Déroulement d’une interruption médicalisée de grossesse (IMG)

Publié dans : Interruption Médicalisée de Grossesse (IMG)

La femme enceinte (seule ou en couple) a une consultation préalable à l’Interruption Médicalisée de Grossesse pendant laquelle toutes les informations sur celle-ci et le devenir du fœtus lui sont fournies. L’IMG est réalisée par méthode médicamenteuse ou, en cas d’échec, par technique chirurgicale.

Lorsque la décision de pratiquer une IMG a été prise et que les attestations légales ont été délivrées, la femme enceinte (seule ou en couple) est revue en entretien préalable par un médecin. Cette consultation permet d’aborder les modalités et les conséquences de l’Interruption Médicale de Grossesse.

Informations sur le déroulement de l'interruption médicalisée de grossesse (IMG)

Le médecin informe la patiente sur :

  • les différentes méthodes d'IMG et plus particulièrement sur la méthode choisie ;
  • les produits utilisés et leurs effets ;
  • la durée de l’intervention ;
  • la durée de l'hospitalisation ;
  • les risques et rares complications possibles (rupture utérine, hémorragie, infection).

Il informe aussi le couple (ou la mère) sur la prise en charge psychologique dont il peut bénéficier. Cet accompagnement est important :

  • pour répondre au questionnement du couple (ou de la mère) avant sa prise de décision, et lors du déroulement de l’IMG ;
  • pour l’aider à expliquer la situation à ses autres enfants ;
  • pour faciliter le travail de deuil dans les suites de l’intervention ;
  • pour l’aider lors d’une grossesse ultérieure souvent débutée avec appréhension.

Les parents peuvent également faire appel à des associations de patients qui proposent leur soutien.

Interruption médicalisée de grossesse : se faire aider par une association

Certaines associations de patients peuvent aider les personnes confrontées à l’IMG (renseignements pratiques, partages d’expériences, etc.). Pour plus d’informations, consulter les sites suivants :

L’interruption médicalisée de grossesse se déroule dans le cadre d’une hospitalisation.

L’IMG par méthode médicamenteuse ou, en cas d’échec, par technique chirurgicale

Différentes méthodes d'IMG sont utilisées afin d'obtenir l'expulsion du fœtus le plus rapidement possible et avec le minimum de souffrance et de risques tant physiques que psychologiques pour la mère.

La plupart du temps, l’interruption médicalisée de grossesse est réalisée en déclenchant médicalement l’accouchement par les voies naturelles. Cela évite de fragiliser l’utérus par un geste chirurgical.

Pour cela, on associe plusieurs médicaments selon des modalités variables, en fonction :

  • du terme de la grossesse ;
  • de l’état de santé de la femme ;
  • de ses antécédents gynécologiques et obstétricaux ;
  • des contre-indications éventuelles.

Les médicaments utilisés déclenchent des contractions et la procédure peut être assez douloureuse. Selon l’âge de la grossesse, une anesthésie, le plus souvent , peut donc être programmée. Elle est précédée d’une consultation pré-anesthésique.

En cas d’échec de la technique médicamenteuse, une technique chirurgicale d'IMG est envisagée par l’équipe médicale (curetage par aspiration, évacuation du contenu utérin après dilatation du col de l'utérus).

Lorsque la grossesse a plus de 22 à 24 semaines d', une anesthésie fœticide est recommandée avant le déclenchement de l'accouchement, au vu des connaissances sur la douleur chez le fœtus. Les protocoles sont très variables d'une équipe à l'autre. Le plus souvent, il consiste à injecter dans le cordon ombilical  une drogue anesthésiante ou analgésiante puis une drogue fœticide (entraînant la mort du fœtus).

Pendant et après l’intervention, des précautions sont prises pour éviter les effets secondaires et les risques, tant pour la santé de la mère que pour une future grossesse.

Qu’est-ce qu’une anesthésie péridurale ?

L'anesthésie est une analgésie locorégionale réalisée par un médecin anesthésiste. Une aiguille est introduite dans l'espace péridural entre deux vertèbres lombaires. Un fin cathéter est poussé par l'aiguille et l'aiguille est retirée. Par ce cathéter, relié à une pompe d'auto-administration, vous pouvez gérer vous-même, sous contrôle médical, les douleurs ressenties. L'anesthésie supprime le caractère douloureux des contractions utérines, sans pour autant faire perdre conscience.

Après l'IMG

Les soins maternels

Des soins sont apportés à la jeune femme tant sur le plan physique que psychologique.

Juste après l'accouchement, une injection de sérum anti-rhésus est pratiquée pour toutes les femmes dont le groupe sanguin est rhésus négatif et qui portaient un fœtus de groupe sanguin rhésus positif.
En effet, durant l’IMG, des globules rouges du fœtus passent dans la circulation sanguine maternelle. Les globules blancs de la mère (rhésus négatif) identifient les globules rouges du bébé (rhésus positif) comme des cellules étrangères et fabriquent des anticorps dits "" contre ce facteur rhésus (incompatibilité rhésus). Lors d’une grossesse suivante, si le fœtus est de rhésus positif, les anticorps dont la mère est porteuse traversent le , passent dans la circulation sanguine du fœtus et détruisent ses globules rouges entraînant une anémie hémolytique chez le fœtus.

Pour les grossesses de plus de 15 semaines d’ (ou 13 semaines de grossesse), un traitement peut être prescrit pour faciliter les suites de couches et éviter la montée de lait.

Une contraception doit être envisagée si une autre grossesse n’est pas souhaitée dans l’immédiat.

Un soutien psychologique est mis en place.

IMG et repos

Vous bénéficiez d’un arrêt maladie pour la durée prescrite par votre médecin si l’enfant n’est pas né vivant ou s’il est décédé alors qu’il était né avant 22 semaines d’ ou que son poids de naissance était inférieur à 500 grammes.

Vous bénéficiez du congé maternité pour la durée du repos observé si l’enfant n’est pas né vivant ou s’il est décédé alors qu’il était né à partir de la 22e semaine d’ ou que le poids de l’enfant à la naissance est d’au moins 500 grammes.

Lire l'article « Durée du congé maternité d'une salariée »

Le devenir du fœtus

La présentation du corps de l’enfant après l'IMG

La femme enceinte, ou le couple, a le choix de voir ou de ne pas voir son enfant une fois qu’il est né.

L'autopsie

Un examen du corps sans vie du fœtus est réalisé afin d’analyser les anomalies identifiées. Une autorisation des parents est nécessaire.

La déclaration de l’enfant à l'état civil et l'inhumation

  • Pour les grossesses de plus de 22 semaines (soit plus de 24 semaines d') ou pour les fœtus pesant plus de 500 g, une déclaration à l’état civil est obligatoire lorsque l’enfant est né vivant. L’inhumation ou la crémation sont également obligatoires. Les obsèques sont prises en charge par la famille.
  • Pour les fœtus de plus de 22 semaines de grossesse (soit plus de 24 semaines d') ou pour les fœtus pesant plus de 500 g, nés sans vie, l'inscription à l'état civil est obligatoire. L'enfant est alors déclaré né sans vie. L'inhumation et les funérailles par la famille sont possibles. Sinon la prise en charge est assurée par l'hôpital.
  • Pour les fœtus de moins de 22 semaines ou de moins de 500 g nés sans vie, l’inscription à l’état civil et l'inhumation sont possibles à la demande des parents. Sinon la prise en charge est assurée par l'hôpital.

Le couple peut être aidé dans cette démarche par l’assistante sociale de l’établissement de santé.

La consultation post Interruption Médicalisée de Grossesse

Une consultation post-IMG a lieu préférentiellement avec le médecin ayant réalisé l’intervention.

Elle permet notamment de présenter les résultats des examens pratiqués sur le fœtus, de faire le point sur l’état de santé physique et psychologique de la femme et sur les éventuels risques pour une grossesse ultérieure.

  • Le site officiel de l'administration française. Interruption médicalisée de grossesse (IMG). Site internet : Service-Public.fr. Paris ; 2021 [consulté le 25 mai 2022]
  • Houfflin-Debarge V, Vaast P. Interruption médicale de grossesse. Processus décisionnel et prise en charge. Site internet : Collège national des gynécologues et obstétriciens français. Paris ; 2008 [consulté le 25 mai 2022]
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