Le suivi de l’hypertension artérielle après la grossesse
La prise en charge de l'HTA après l’accouchement
Traiter l'HTA gravidique après l'accouchement jusqu'à sa disparition
L’HTA prend parfois plusieurs semaines à disparaître après l’accouchement. Une surveillance étroite de la maman est alors maintenue.
Un traitement antihypertenseur est prescrit tant que persiste l’HTA. Il sera arrêté progressivement.
Chez les femmes qui allaitent leur enfant, seuls certains antihypertenseurs peuvent être prescrits : labétalol, propanolol, nifédipine, nicardipine, méthyldopa.
Corriger si nécessaire les facteurs de risque cardiovasculaire associés
Les facteurs de risque cardiovasculaire sont évalués et des mesures sont prises pour les diminuer :
- correction d'un surpoids ;
- prise en charge d'une anomalie des graisses dans le sang ;
- traitement d'un diabète ;
- arrêt du tabagisme.
Quelle contraception après une HTA gravidique ?
HTA au cours de la grossesse et contraception non hormonale
Après l’accouchement, la patiente peut bénéficier d’une contraception non hormonale (dispositif intra-utérin au cuivre ou contraceptifs barrières).
La contraception hormonale est-elle possible après une grossesse compliquée d'HTA ?
En cas de normalisation rapide de la pression artérielle après l’accouchement, une contraception progestative seule (par voie orale, implant ou intra-utérine) est autorisée.
La contraception hormonale estroprogestative est contre-indiquée dans les 6 semaines suivant l’accouchement, en raison du risque thrombotique : obstruction veineuse (par exemple, une phlébite pouvant être compliquée d'embolie pulmonaire) ou artérielle (accident vasculaire cérébral par exemple). Par la suite, si la tension artérielle se normalise et en l'absence de facteurs de risque cardiovasculaire, ce type de contraception redevient possible.
HTA gravidique : un suivi spécifique à long terme
Les risques après une HTA au cours d'une grossesse
Pour la mère, la survenue d’une HTA pendant la grossesse augmente plusieurs risques à long terme :
- une HTA chronique, nécessitant un traitement continu ;
- une récidive d’HTA lors d’une prochaine grossesse ;
- un accident cardiovasculaire, surtout s’il existe d’autres facteurs de risque cardiovasculaire ;
- une maladie rénale chronique.
Un suivi médical est donc nécessaire. Il comprend :
- une surveillance à long terme de la tension artérielle et des urines (recherche de la présence de protéines) ;
- une recherche d’autres facteurs de risque cardiovasculaire ;
- une adaptation du traitement antihypertenseur.
HTA gravidique : quels risques pour une prochaine grossesse ?
L'hypertension de grossesse peut récidiver au cours d'une grossesse suivante et être responsable de retard de croissance de l'enfant, d'hématome rétroplacentaire, de prématurité.
Si l'HTA persiste après l'accouchement, une nouvelle grossesse n'est souhaitable que lorsque l'HTA est bien contrôlée.
Avant toute nouvelle grossesse, une consultation avant la conception est nécessaire (consultation préconceptionnelle) pour permettre une prise en charge optimale de la future maman et adapter les traitements (un traitement préventif par aspirine à faibles doses pendant la grossesse peut être nécessaire).
- Société Française d’Hypertension Artérielle (SFHTA). HTA et grossesse - Consensus d’experts de la Société Française d’Hypertension Artérielle avec le partenariat du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français. Site internet : SFHTA. Paris ; 2015 [consulté le 9 mai 2022]
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- Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF). Principales complications de la grossesse – Hypertension artérielle (HTA) gravidique. ECN 2018. 3e édition Elsevier Masson