Grossesse extra-utérine

La grossesse extra-utérine correspond à la nidation de l'œuf fécondé en dehors de la cavité de l'utérus, le plus souvent dans une trompe utérine. Le diagnostic et le traitement doivent être faits sans retard pour éviter la survenue de complications.

Grossesse extra-utérine (GEU) : une anomalie de la nidation de l'œuf fécondé

La grossesse extra-utérine (GEU) est définie par toute grossesse qui s'implante et se développe en dehors du milieu normal de la , c'est à dire en dehors de l'endomètre tapissant la cavité utérine. Ainsi, dans la GEU, l'œuf fécondé ne se fixe pas dans la cavité de l'utérus. Le plus souvent, il s'implante dans une trompe utérine ou trompe de Fallope, et exceptionnellement sur un ovaire, dans la cavité abdominale ou dans le col de l'utérus.

Le diagnostic de grossesse extra-utérine doit être rapidement fait, car spontanément l'œuf fécondé grossit. Au fil des jours, la trompe de l'utérus se distend, puis se rompt provoquant un saignement dans la cavité abdominale ou hémopéritoine. Il s'ensuit un danger pour la santé de la jeune femme et un risque d'infertilité ultérieure.

Comment se déroulent normalement la fécondation et la nidation ?

Lors d’une , l’un des 2 de la femme expulse un qui est entrainé à l’intérieur de la trompe de Fallope.

Lors de la fécondation, les spermatozoïdes entrent dans l’appareil génital féminin par le vagin, canal musculaire de quelques centimètres. Ils franchissent ensuite le col de l’utérus, couloir étroit qui relie le vagin et l’utérus. Ils traversent l’utérus, poche triangulaire à laquelle sont attachés les . Ils suivent alors l’une de ses trompes jusqu’à atteindre l’.

La fécondation, c’est-à-dire la rencontre entre un et l’, se produit dans la trompe de Fallope. L'œuf fécondé migre en direction de l'utérus et vient se fixer dans la de l’utérus : c'est la .

Fécondation et

Schéma représentant les mécanismes de la fécondation dans l’appareil génital féminin (cf. description détaillée ci-après)

Lors d’une , l’un des 2 de la femme expulse un qui est entrainé à l’intérieur de la trompe de Fallope.

Lors de la fécondation, les spermatozoïdes entrent dans l’appareil génital féminin par le vagin, canal musculaire de quelques centimètres. Ils franchissent ensuite le col de l’utérus, couloir étroit qui relie le vagin et l’utérus. Ils traversent l’utérus, poche triangulaire à laquelle sont attachés les . Ils suivent alors l’une de ses trompes jusqu’à atteindre l’.

La fécondation, c’est-à-dire la rencontre entre un et l’, se produit dans la trompe de Fallope. L’ fécondé, appelé , poursuit le trajet le long de la trompe, jusqu’à l’utérus.

Quels sont les facteurs favorisant la survenue d'une grossesse extra-utérine ?

Le risque de grossesse extra-utérine est augmenté :

Symptômes peu spécifiques

Vous avez un retard de règles (en rapport avec un début de grossesse), vous pensez être enceinte ou vous ne savez pas si vous l'êtes, n'hésitez pas à consulter un médecin en urgence si vous présentez :

  • des douleurs dans le bas-ventre, souvent d’un seul côté, souvent sourdes avec des accès plus intenses. Ces douleurs sont parfois absentes ;
  • des saignements vaginaux peu abondants de couleur noirâtre.

En présence de ces symptômes, consultez très rapidement car, le danger, en l'absence de traitement précoce, est la survenue d’une rupture de la trompe utérine avec hémorragie interne intrapéritonéale.

Diagnostic de grossesse extra-utérine : une urgence

L' examen gynécologique permet d'évoquer le diagnostic. L'utérus est moins volumineux que ne le voudrait l'âge de la grossesse et une douleur pelvienne localisée est présente, du côté de la grossesse extra-utérine.

Le diagnostic est confirmé par deux examens effectués en urgence :

  • une échographie abdomino-pelvienne par voie endovaginale. Elle montre que la cavité de l'utérus est vide (absence de de l'œuf fécondé) et qu'il existe une masse au niveau d'une trompe de l'utérus ;
  • un dosage sanguin de l’hormone bêta HCG dont le taux est élevé, signe d'une grossesse en cours.

Vidéo : La grossesse extra-utérine

[Cette animation 3D explique les risques d'implantation d'un fécondé hors de l'utérus. Elle est réalisée par Blausen Medical.]

Pendant l', un , ou œuf, est libéré par l'ovaire de la femme chaque mois. Les fimbriae, petites projections en forme de doigts situés à l'extrémité des , capturent l'œuf et le guident vers l'intérieur.

La conception a généralement lieu à l'intérieur des . Le pénètre dans l'appareil génital féminin, atteint les , où il s'unit le cas échéant à l'. L' ne peut être fécondé que par un seul .

L' fécondé quitte ensuite les pour atteindre l'utérus, où il peut s'implanter et se développer jusqu'à la naissance. Dans certains cas, cependant, des complications peuvent entraîner l'implantation de l' fécondé dans des zones autres que la paroi utérine. On parle alors de grossesse « extra-utérine » ou « ectopique ».

Bien que la majorité des grossesses ectopiques se développent dans les , on en observe dans l', les ou le col de l'utérus. Une grossesse ectopique non diagnostiquée et non traitée peut provoquer la rupture des et des hémorragies intra-abdominales mettant en danger la vie de la mère.

En raison de ce risque, une grossesse ectopique est considérée comme une urgence médicale, nécessitant une intervention médicale immédiate.

© Blausen Medical

Le traitement consiste à éliminer l’œuf mal implanté.

Traitement médical de la GEU

Un traitement médicamenteux par (en l'absence de contre-indication) est possible si le diagnostic est précoce. Ce médicament provoque la régression de la grossesse extra-utérine.

Le traitement comporte une ou deux injections intra-musculaires.

L’injection de sur le site d'implantation de la grossesse sous contrôle échographique est possible et plus volontiers proposée en cas de GEU extratubaire, mais elle peut aussi être réalisée sur les grossesses tubaires.

Une surveillance clinique, échographique et par dosage des bêta-HCG est nécessaire. Elle permet de s'assurer que la grossesse s'arrête (le taux de bêta-HCG redevient négatif en un mois en général).

En cas d'échec, le traitement chirurgical est nécessaire.

Traitement chirurgical de la GEU

L'intervention chirurgicale est effectuée par cœlioscopie :

  • dans tous les cas où cela est possible, l'intervention consiste à faire une incision de la trompe utérine (salpingotomie) et une aspiration de l'œuf implanté permettant la conservation de la trompe utérine. Cette technique est privilégiée lorsque la jeune femme souhaite une autre grossesse, lorsque la trompe n'est pas trop abimée ou lorsque la trompe controlatérale est absente ;
  • dans les formes plus graves (grossesse extra-utérine plus avancée), la trompe est enlevée (salpingectomie). Une grossesse extra-utérine (GEU) peut être responsable d'une diminution ultérieure de la fertilité.

Surveillance sans traitement

De façon exceptionnelle, si le taux initial de bêta HCG plasmatique est très bas, une surveillance sans traitement est mise en place avec contrôles répétés toutes les 48 heures du taux des bêta HCG, qui doit diminuer progressivement. Cependant, si la grossesse extra-utérine n'involue pas spontanément et si le taux de bêta HCG monte, un traitement médical ou chirurgical est nécessaire.

Grossesse extra-utérine et groupe sanguin de la patiente

Les femmes dont le groupe sanguin est rhésus négatif (A-, B-, AB-, O-) sont concernées par le problème d'incompatibilité rhésus, si l', puis le  fœtus qu’elles portent est de rhésus positif (cela suppose que le père soit rhésus positif).

Après une grossesse extra-utérine, si vous êtes de groupe sanguin rhésus négatif,  vous devez recevoir une injection de sérum anti-rhésus pour prévenir l'allo-immunisation.

  • Collège national des gynécologues et obstétriciens français. Grossesse extra-utérine. ECN 2018. 3ème édition Elsevier Masson
  • Haute Autorité de santé. Grossesse de localisation inhabituelle : à repérer précocement. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2019 [consulté le 4 mars 2024]
  • Ramanah R., Marguier I., Mottet N., Magnin C., Riethmuller D. Grossesse extra-utérine. Elsevier Masson Obstétrique 2018;41(2):1-13
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