Comment se déroule un accouchement ?

Publié dans : Accouchement et nouveau-né

Après des mois d’attente et de préparation, le jour J est arrivé. Vous allez bientôt faire connaissance avec votre bébé ! Comment va se dérouler votre accouchement ?

Se préparer à accoucher

Vous entrez dans votre 37ème semaine d', tenez-vous prête car l'accouchement peut survenir à tout moment. En effet, l'accouchement a lieu entre la 37 et 42 ème semaine d'. Renseignez-vous auprès des professionnels de santé sur les modalités d'accouchement prévues pour votre cas.

Vous habitez loin de la maternité : bénéficiez du dispositif « Engagement maternité »

Si vous habitez à plus de 45 minutes d'une maternité, vous pouvez bénéficier d'une prise en charge d'hébergement temporaire à proximité de la maternité à l’approche du terme de l’accouchement et d'une prise en charge des transports correspondants.

Pour en savoir plus, consulter l'article « Maternité éloignée : hébergement et transport »

Votre bébé se positionne en vue de l'accouchement.

Présentation céphalique habituelle du bébé avant l'accouchement

Le plus souvent, quelques semaines avant la naissance, le bébé se positionne naturellement pour sa venue au monde : tête en bas et bien fléchie. Cette présentation céphalique permet, le plus souvent, un accouchement normal, par voie basse.

La position la plus fréquente du fœtus

Schéma représentant la position la plus fréquente d’un fœtus dans l’utérus, avec la tête vers le bas, les bras et les jambes repliés contre son corps

Autres présentations du bébé avant la naissance

Cependant, il arrive que certains bébés viennent au monde dans d’autres positions. N’ayez pas d’inquiétude, dans la très grande majorité des cas, la naissance se passe néanmoins très bien.

Le bébé se présente par le siège : les fesses du bébé se présentent en premier pour l’accouchement. Si cette position est décelée lors du huitième mois de grossesse, l’obstétricien peut essayer de retourner le fœtus en bonne position, par manœuvre externe.

Le bébé se présente tête en bas mais non fléchie : cette position rend la descente du bébé dans le bassin plus longue et donc plus difficile.

Le bébé se présente par la face : sa tête est en extension complète. L’accouchement par voie basse est difficile : une césarienne est alors nécessaire.

Le bébé se présente par le front et l’épaule : le recours à la césarienne est là aussi nécessaire.

L’enfant naît spontanément en position du sommet entre 37 et 42 semaines d’.

Le déclenchement du travail le plus souvent spontané

Le début du travail, lors d’un accouchement par voie basse, est le plus souvent spontané. Il est marqué par la survenue de contractions qui, au fil des heures, deviendront de plus en plus intenses et régulières, associées parfois à la rupture de la poche des eaux.

Au moment de la naissance, la poche de liquide amniotique (dite poche des eaux) dans laquelle baigne votre bébé depuis des mois, se rompt, entraînant un écoulement clair appelé « perte des eaux ».
Cette rupture peut avoir lieu spontanément, dès le début du travail, alors que vous êtes toujours à votre domicile par exemple. Vous devez alors vous rendre à la maternité même si les contractions ne sont pas encore intenses.
Si la poche des eaux ne s'est pas rompue spontanément, la sage-femme peut décider de la provoquer, alors que le travail est déjà avancé.

Dans certains cas, votre obstétricien décide de procéder au déclenchement de l’accouchement pour des raisons médicales :

Un « déclenchement de convenance » encore appelé « accouchement programmé » est parfois envisagé.

La fiche pratique Information sur le déclenchement artificiel de l'accouchement (PDF), proposée par la Haute autorité de santé sur le site has-sante.fr, apporte davantage de détails sur le sujet.

En période d'épidémie de Covid-19, votre suivi peut être adapté. Consultez la fiche de la Haute Autorité de santé "Grossesse : votre suivi pendant l'épidémie de Covid-19".

Vidéo : déroulement d'un accouchement

[Cette animation 3D explique les différentes phases de l'accouchement par voie basse. Elle est réalisée par Blausen Medical.]

Lors de la grossesse, l'utérus d'une femme nourrit et protège le fœtus en train de se développer.

Une grossesse menée à terme dure approximativement 40 semaines. Lorsque le fœtus a grandi et que sa naissance est imminente, le bébé commence à effectuer une série de mouvements lui permettant de se déplacer dans la filière génitale.

Pendant le travail, l'utérus se contracte à intervalles réguliers, entraînant la dilatation de l'ouverture de l'utérus, le col. Ces contractions sont couramment appelées les douleurs du travail.

Lorsque les contractions amènent le col à se dilater à 10 cm, l'ouverture est suffisamment large pour que le bébé puisse passer de l'utérus dans le vagin. Le vagin est un tube musculaire pouvant se dilater pour accueillir la tête et les épaules du bébé.

Les contractions utérines se poursuivent jusqu'à ce que le bébé et le soient délivrés.

© Blausen Medical

Une fois déclenché, l’accouchement par voie basse se déroule en trois étapes;

La dilatation du col de l'utérus

Pour la naissance d’un premier bébé (on dit que la maman est primipare), cette phase de dilatation du col de l'utérus dure environ huit heures. Elle ne dure plus que quatre heures en moyenne, chez une femme multipare ayant déjà eu au moins un enfant.

Les contractions, d’abord brèves et espacées (toutes les dix minutes) se rapprochent (cinq minutes, puis moins), deviennent régulières, plus intenses et douloureuses. Sous l’effet des contractions, le col de l'utérus s’ouvre très progressivement.

C’est durant cette phase que vous vous rendez à la maternité. À l'arrivée, vous êtes prise en charge et examinée par la sage-femme ou l’obstétricien. Si le travail est suffisamment avancé, vous êtes installée en salle de travail.

Durant cette phase, vous êtes autorisée à consommer des liquides clairs (eau, thé sans lait, café noir, boissons gazeuses ou non, jus de fruit sans pulpe), mais vous ne prenez pas d'aliments solides.

La surveillance des battements du cœur du bébé lors des contractions utérines est assurée par un monitoring. Il s’agit d’un enregistrement des battements du cœur de votre bébé, effectué grâce à un capteur placé sur votre . Le but du monitoring est de détecter d’éventuels signes de souffrance du bébé lors des contractions.

Soulager la douleur des contractions

Si vous souhaitez accoucher sous , une analgésie locorégionale est réalisée au début du travail par un médecin anesthésiste. Une aiguille est introduite dans l'espace péridural entre deux vertèbres lombaires. Un fin cathéter est poussé par l'aiguille et l'aiguille est retirée. Par ce cathéter, relié à une pompe d'auto-administration et laissé en place durant l'accouchement, vous pouvez gérer vous-même, sous contrôle médical, les douleurs ressenties.
L'anesthésie supprime le caractère douloureux des contractions utérines, sans pour autant faire perdre conscience. Elle permet de vivre l’accouchement plus sereinement.

La naissance du bébé ou l'expulsion

La phase d’expulsion du bébé est relativement courte et ne dure qu’une trentaine de minutes environ.

Lorsque le col de l'utérus est ouvert complètement (la dilatation du col atteint alors 10 cm) et que la tête du bébé (la partie la plus large) est bien engagée dans le bassin, la sage-femme ou l’obstétricien vous demande de pousser. Ces poussées, lors des contractions, permettent l’expulsion du bébé.
Une fois la tête sortie, le corps du bébé glisse sans difficulté.
Votre bébé est né ! La sage-femme coupe le cordon ombilical, vérifie la bonne vitalité de votre bébé et pose votre enfant contre vous.

Quelques aides médicales utiles dans certains accouchements

Si la dilatation est complète mais si le fœtus n'est pas assez descendu dans le bassin ou si la mère ne ressent pas d'envie de pousser, une administration d'oxytocine déclenche des contractions permettant l'accouchement par voie basse.

Lors des efforts de poussée, il peut être nécessaire de réaliser une épisiotomie (incision du à la partie postérieure de la vulve, destinée à agrandir l'orifice vulvaire) afin d’éviter les déchirures du .

Certains accouchements par voie basse requièrent des techniques instrumentales ; on dit que l’accouchement est « assisté ». L’obstétricien peut être amené à les pratiquer lorsque le bébé supporte mal la phase d’expulsion, donne des signes anormaux enregistrés sur le monitoring ou si la maman se fatigue trop, ne peut fournir les efforts nécessaires à l’expulsion. À l’aide de forceps, de spatules ou de ventouses, cette extraction instrumentale est réalisée sous anesthésie locale, ou générale.

Le bon usage de l'épisiotomie

Le taux d’épisiotomie continue à diminuer, après les recommandations du CNGOF en 2005 de ne pas faire d’épisiotomie systématique, en raison de l’absence de bénéfice dans la prévention des lésions sévères du .

La délivrance

L’accouchement ne s’achève réellement que vingt à trente minutes plus tard. Sous l’effet de nouvelles contractions utérines, la maman expulse le . C'est ce qu’on appelle la délivrance.

Pour prévenir le risque d'hémorragie du post-partum, de l'oxytocine est administrée à la maman juste avant ou après la naissance du bébé.

Si une hémorragie survient alors que le n'est que partiellement décollé ou si la délivrance n'a pas eu lieu 30 minutes après la naissance (au plus 60 minutes), une (extraction manuelle du hors de l'utérus) est réalisée.

Évolution des pratiques vers un accouchement moins médicalisé

Résultats de l'enquête nationale périnatale 2021

Moins d'interventions pour accélérer le travail

En 2021, il y a eu moins de rupture artificielle des membranes qu’en 2016 (33,2 % parmi les femmes en travail spontané contre 41,4 %) et moins d’administration d’oxytocine durant le travail (30,0 % parmi les femmes en travail spontané contre 44,3 %).

Une prise en charge des douleurs jugée satisfaisante au cours du travail

En 2021, 90 % des femmes sont « satisfaites » voire « très satisfaites » des méthodes utilisées pour soulager la douleur.

Le taux d’analgésie locorégionale au cours du travail se maintient à un niveau élevé. En effet, 82,7 % des femmes ont eu une analgésie (contre 81,4 % en 2016). Ce taux important est en accord avec le souhait des femmes. Le taux d’auto-administration de l’analgésie par pompe a aussi connu une nette augmentation (74,2 % contre 53,8 % en 2016).

De plus, les femmes ont rapporté recourir plus fréquemment à des méthodes non médicamenteuses (la mobilité, le bain ou la douche durant le travail, les massages…) pour gérer la douleur liée aux contractions.

Une naissance souvent douloureuse

Cependant, malgré le taux important d’analgésie et un taux de satisfaction élevé, les femmes ressentent fréquemment une douleur avec un niveau considéré comme insupportable au moment de la naissance de leur enfant, aussi bien par voie basse spontanée (29,7 % d’entre elles) que par voie basse instrumentale (37,8 % d'entre elles).
De même, en cas de césarienne, le niveau de douleur ressentie par les femmes est élevé avec 10,4 % d’entre elles ayant ressenti une douleur insupportable au début de la césarienne.

L'épisiotomie en forte baisse

Le taux d’épisiotomie, déjà en phase décroissante depuis plusieurs décennies, a encore fortement diminué, passant de 20,1 % en 2016 à 8,3 % en 2021.

Mère-nouveau-né : le contact peau à peau bien mis en place

90 % des femmes ont eu un contact peau à peau avec leur enfant dans les deux heures après l’accouchement, que ce soit en salle de naissance, au bloc opératoire ou en salle de réveil

La césarienne est un acte opératoire pratiqué au bloc opératoire par un obstétricien.

Elle est réalisée sous , sous anesthésie locorégionale ou générale.

La césarienne peut être programmée à l’avance, par exemple si :

  • le bébé se présente de manière particulière ;
  • si le bassin de la maman est trop étroit ;
  • si le bébé est un gros bébé ;
  • dans certains cas de grossesse à risque.

La césarienne peut être réalisée en urgence lorsque l’accouchement par voie basse se révèle au dernier moment difficile -ou impossible- ou lorsque le monitoring enregistre des signes de .

Le taux de césarienne est stable depuis 2010 et concerne 21,4 % des accouchements en 2021. Le fait d’avoir accouché par césarienne lors d’un précédent accouchement reste le facteur de risque majeur de césarienne.

Enceinte de jumeaux : quel mode d'accouchement ?

Si la césarienne reste une solution nécessaire dans certaines grossesses gémellaires, l’accouchement par voie basse est à privilégier. Il permet d'éviter les complications psychologiques et post-opératoires de la césarienne, et pourrait être, grâce au contact qui s’établit lors de l'accouchement entre le fœtus et les bactéries du vagin de la mère, le déclencheur de nombreux mécanismes immunitaires protecteurs pour la santé de l’enfant.

Mpedia vous aide à mieux comprendre quelques questions que les parents viennent à se poser, notamment :

  • Haute Autorité de santé (HAS). Accouchement normal. Accompagnement de la physiologie et interventions médicales. Décembre 2017. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2018 [consulté le 3 décembre 2021]
  • Haute Autorité de santé (HAS). Déclenchement artificiel du travail à partir de 37 semaines d’. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2011 [consulté le 3 décembre 2021]
  • Collège national des gynécologues et obstétriciens de France (CNGOF). Recommandations pour la pratique clinique.Prévention et protection périnéale en obstétrique. Site internet : CNGOF. Paris ; 2018 [consulté le 3 décembre 2021]
  • Haute Autorité de santé (HAS). Indications de la césarienne programmée à terme. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2019 [consulté le 3 décembre 2021]
  • Collège national des gynécologues et obstétriciens de France (CNGOF). Accouchement normal en présentation du du sommet. Suites de couches normales. ECN 2018. 3ème édition Elsevier Masson
  • Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques. La naissance : caractéristiques des naissances 2020. Site internet : Drees-Ministère des Solidarités et de la santé. Paris ; 2020 [consulté le 3 décembre 2021]
  • Fondation Assistance publique-hôpitaux de Paris. Jumeaux : mieux vaut accoucher par voie basse. Site internet : AP-HP. Paris ; 2019 [consulté le 3 décembre 2021]
  • Santé publique France.Enquête nationale périnatale 2021. Site internet : Santé publique France. Saint-Maurice (France) ; 2022 [consulté le 23 janvier 2023]
Cet article vous a-t-il été utile ?

Le champ avec astérisque (*) est obligatoire.

Pourquoi cet article ne vous a pas été utile ?