Le suivi du diabète

Publié dans : Le diabète

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Le diabète concerne plus de 4 millions de personnes en France, et le nombre de personnes atteintes continue d’augmenter. Cette maladie se développe souvent silencieusement au début et peut être à l’origine de complications sérieuses et de répercussions sur votre vie quotidienne. Le service sophia vous aide à mieux comprendre et suivre cette maladie chronique, car il vous est possible d’agir pour en limiter les conséquences. 

Le diabète est une maladie chronique caractérisée par la présence d’un excès de sucre dans le sang appelé . Le diagnostic est posé si le taux de glycémie à jeun est égal ou supérieur à 1,26 g/l, ou 7 mmol/l de sang lors de deux dosages successifs, ou bien si il est supérieur à 2 g/l à n’importe quel moment de la journée, avec symptômes.

On distingue deux principaux types de diabète :

  • Le diabète de type 1, dû à une absence de sécrétion d’ par le ;
  • Le diabète de type 2, dû à une mauvaise utilisation de l’ par les cellules de l’organisme.

Le diabète de type 1 survient le plus souvent chez l’enfant, l’adolescent et l’adulte jeune.
Il est beaucoup moins fréquent que le diabète de type 2.

Le diabète de type 2 survient généralement après l’âge de 20 ans, mais peut parfois apparaître dès l’adolescence, surtout en présence d'un surpoids. 92 % des diabétiques ont un diabète de type 2. Son développement se fait de façon insidieuse, progressivement sur plusieurs années, et en 3 étapes.

  • Premièrement, les cellules de l’organisme deviennent résistantes à l’, ce qui est normal avec l’âge mais cette résistance est aggravée par l’excès de tissus gras en cas de surpoids et d’obésité : c’est l’insulinorésistance. Le glucose s’accumule alors dans le sang et une s’installe progressivement.
  • Par la suite, l’organisme tente de s’adapter, le augmente la production
    d’ : c’est l’hyperinsulinisme.
  • Après plusieurs années (10 à 20 ans), le s’épuise et ne peut plus sécréter suffisamment d’ pour réguler le taux de sucre dans le sang : c’est l’insulinodéficience.

 >> Qu'est-ce que le diabète ?

Quels sont les facteurs favorisants du diabète de type 2 ?

Le diabète de type 2 est plus fréquent après 45 ans, et si la personne présente une prédisposition génétique (un parent proche tel que le père, la mère, le frère ou la sœur est ou a été atteint d’un diabète).
Mais c’est essentiellement le mode de vie qui est en cause dans la survenue de cette maladie : le surpoids, le manque d'activité physique et une alimentation riche sont les principaux facteurs.

Comment savoir si vous êtes en surpoids ?

>> Calculez votre IMC (Indice de Masse Corporelle). Si votre IMC est inférieur à 30 kg/m², vous êtes en surpoids ; s'il est supérieur ou égal à 30 kg/m², vous souffrez d'obésité.

>> Prenez votre tour de taille dans des conditions précises, placez-vous debout les pieds joints avec les bras relâchés de chaque côté du corps, et à la fin d'une expiration normale. Avec un mètre ruban directement sur la peau, prenez la mesure en le plaçant horizontalement, à mi-distance entre la partie inférieure de la dernière côte et la partie la plus haute de l’os du bassin. Un périmètre abdominal supérieur ou égal à 94 cm chez l’homme et à 80 cm chez la femme représente un facteur de risque.

Traitements du diabète

Le traitement du diabète consiste à normaliser le taux de sucre dans le sang pour éviter les complications, et doit être pris régulièrement pour être efficace. Pour un diabète de type 1, les injections d’ sont indispensables. Pour un diabète de type 2, les médicaments oraux, voire l', sont nécessaires, néanmoins la principale action est de modifier son mode de vie avec une alimentation saine et équilibrée, et la pratique d’une activité physique et l’arrêt du tabac en ce qui concerne les fumeurs.

>> Les médicaments du diabète de type 1

>> Les médicaments du diabète de type 2

Des traitements associés peuvent être nécessaires pour diminuer le risque des maladies cardiovasculaires, traiter une hypertension artérielle et corriger un excès de cholestérol qui favorisent les complications du diabète.

En savoir plus : Le traitement du diabète

Votre médecin traitant est le référent du suivi du diabète. Une visite médicale est recommandée au moins tous les 3 mois, mais peut être plus fréquente si nécessaire. Cela permet à votre médecin de réaliser un examen clinique, de faire le point sur l’équilibre de votre diabète, de vérifier si les objectifs fixés avec lui sont atteints. En fonction des résultats, il peut vous proposer d’adapter votre mode de vie ou votre traitement médicamenteux. Dans certains cas, il peut aussi vous orienter vers un diabétologue.

Votre médecin vous propose aussi des examens de suivi pour rechercher d’éventuelles complications et limiter leur aggravation grâce à une prise en charge adaptée. Il vous indique à quel rythme les renouveler.

Pour suivre le diabète de type 1 ou 2, des examens réguliers sont nécessaires.
Des complications souvent silencieuses peuvent survenir et correspondent aux conséquences d'un diabète déséquilibré. Elles peuventtoucher : les nerfs, le cœur, les artères, les yeux, les pieds, les reins ou encore les dents.

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La consultation est aussi un moment d’échange avec votre médecin, l’occasion d’évoquer avec lui les difficultés que vous pouvez rencontrer et de poser vos questions. Pensez à les lister : elles peuvent concerner vos symptômes, votre glycémie, votre traitement, vos examens… et à noter les changements que vous avez pu observer depuis la précédente visite.

Prise en charge des soins de podologie

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Les patients qui peuvent bénéficier de la prise en charge à 100% doivent être déclarés en ALD pour leur diabète.

Les personnes diabétiques peuvent présenter des complications moins fréquentes lorsque le traitement est bien équilibré. On distingue les complications aiguës (, ou acidocétose) et les complications qui peuvent apparaitre après plusieurs années d’évolution du diabète.

Ces complications chroniques sont dues principalement à une atteinte de la paroi des artères. La détérioration des petites artères se traduit au niveau des yeux par une atteinte de la rétine mais concerne également les reins avec, à terme, un risque d’insuffisance rénale.

L’atteinte des grosses artères provoque leur rétrécissement et peut entrainer infarctus du , accident vasculaire cérébral ou (mauvaise circulation dans les artères des jambes).

Le diabète peut provoquer également des lésions des nerfs tout particulièrement au niveau des pieds et des jambes, avec perte de sensibilité et douleurs.

La cicatrisation des plaies est ralentie et la peau est plus sujette aux infections.

 

>> En savoir plus

Complications du diabète : les fondamentaux

Les autres complications du diabète

 

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Isabelle, grand-mère active de 55 ans, a un diabète depuis une dizaine d’années. « Il s’est déclaré assez brutalement, avec un taux d’HbA1c autour de 10 % » raconte-t-elle. « Au départ mon médecin m’a prescrit des antidiabétiques oraux, mais je dois avouer que je n’ai pas saisi tout de suite que je devais prendre en main ma santé. »

Prise de conscience

Les premières années passent ainsi jusqu’à ce que le traitement initial ne suffise plus pour équilibrer le diabète. « Il y a cinq ans, » se souvient précisément Isabelle, « mon médecin m’a dit : on va essayer avec l’. » Elle a vite constaté l’effet positif :
« c’était effectivement un bon traitement pour l’équilibre du diabète (mon HbA1c était autour de 7,5 %) comme pour le contrôle de la glycémie. Par contre, » ajoute-t-elle,
« j’ai été encore moins attentive à l’alimentation ou à l’activité physique et, avec la ménopause en même temps, j’ai pris pas mal de poids. ». Le médecin d’Isabelle l’oriente alors vers un endocrinologue qui lui propose d’arrêter l’ pour prendre un autre antidiabétique injectable en complément de ses antidiabétiques oraux.

Perte de poids

« Ce changement de traitement a entraîné un changement de vie ! » constate avec le recul Isabelle. « Ça a été un déclencheur : j’ai alors vraiment pris conscience de la maladie. Je me suis mise à pratiquer une activité physique régulière et j’ai adapté mon alimentation. Dans l’année qui a suivi j’ai perdu 10 kg ! »

Activité physique en groupe

Preuve que tout le monde peut s’y mettre, Isabelle reconnaît volontiers qu’elle n’est
« pas du tout sportive. Ce n’est pas mon truc. Inscrite dans une salle de sports, j’y étais allée deux ou trois fois et j’avais lâché... » À présent, en collectif, Isabelle continue et apprécie : « je suis dans une association qui propose du stretching et de la marche nordique. J’ai toujours aimé marcher… En groupe c’est encore plus stimulant : on se fait des amis, on se motive mutuellement quand on a un peu moins envie d’y aller… J’ai même embarqué mon mari dans l’association ! »

Alimentation variée et équilibrée

S’agissant de l’alimentation, « je ne me prive pas » précise Isabelle, « mais je fais attention à ce que je mange. » Elle a réduit sa consommation de sucres et de graisses, et veille à consommer à chaque repas des féculents (pâtes, riz, pommes de terre) ou légumineuses (lentilles, haricots blancs). De même, elle continue de consommer des légumes et des fruits et, côté alcool, elle privilégie un verre de vin rouge de temps en temps plutôt que des alcools plus sucrés comme le porto ou le pineau des Charentes. Sa philosophie de vie : « il faut savoir se faire plaisir et ne pas tomber dans les interdits permanents qui sapent le moral ». Aujourd’hui Isabelle a un taux d’HbA1c autour
de 6,7 %. Avec cette santé retrouvée, elle a pu « arrêter le traitement contre l’hypertension artérielle. Et ça aussi ça m’a changé la vie ! » s’exclame-t-elle. Et d’ajouter : « je peux profiter pleinement de mes trois petites-filles, faire des activités avec elles, les voir grandir… » Quand l’équilibre du diabète favorise un nouvel équilibre de vie.

Gérard, 72 ans, souffrant d’un diabète de type 1 depuis son enfance, a connu une époque où l’ n’était pas encore accessible et l’automesure de la glycémie n’existait pas. Il réalise à quel point la gestion de la maladie est aujourd’hui facilitée, même si elle demande toujours beaucoup de vigilance.

Quand avez-vous appris que vous étiez atteint de diabète et quelles ont été les grandes étapes par lesquelles vous êtes passé dans la gestion de votre maladie ?

« Je devais avoir 5 ou 6 ans. Ma mère s’était inquiétée parce que je buvais sans arrêt, j’avais tout le temps une bouteille d’eau à la main. Je me souviens quand le médecin a prononcé pour la première fois le mot « régime ». Aujourd’hui, je ne le prononce plus, parce que maintenant, on a l’, et j’ai appris comment équilibrer mon alimentation. À l’époque, il n’y avait qu’un régime très strict où il fallait tout peser. Je ne mangeais pas à ma faim et j’étais très maigre. Je devais aussi conserver toutes mes urines, pendant des jours, pour mesurer le glucose avec des bandelettes. Ça n’avait aucun sens par rapport à la précision et la facilité des mesures d’aujourd’hui. Je me souviens bien également du moment où, quand j’avais entre 10 et 12 ans, le docteur m’a dit « vous allez pouvoir manger ce que vous voulez », grâce aux analyses de sang et à l’. J’ai sauté sur ma chaise ! Même si on était encore loin des traitements actuels : je n’avais qu’une à dose fixe, une fois par jour, et des analyses de sang tous les 3 à 8 jours. »

Quel est votre traitement actuel et comment gérez-vous votre diabète ?

« J’ai un capteur de glycémie depuis quatre ans environ. Je peux faire des contrôles tout le temps. Je prends deux insulines, une lente et une rapide, que je m’injecte avec un stylo à différentes doses matin, midi et soir. À 72 ans, j’apprends toujours et je fais encore des progrès. »

Est-ce que vous pratiquez une activité physique ?

« Je marche un peu mais c’est difficile car je porte une prothèse de jambe. Je vais prochainement retourner faire des exercices de vélo et de musculation avec mon kinésithérapeute. Mon médecin m’encourage à travailler le haut du corps pour être plus autonome. »

Le programme sophia vous aide-t-il dans votre quotidien ?

« Le journal sophia & vous est très intéressant ! Je le lis et je garde tous les numéros. Cela permet de se rendre compte que chaque personne diabétique est différente.
Et le journal m'aide également à me tenir au courant des dernières évolutions. Tout change tellement vite... J’ai longtemps lu aussi le journal de l’AJD, l’association d’aide aux jeunes diabétiques, mais maintenant, il me faudrait un journal des vieux diabétiques ! Plus sérieusement, les appels des conseillers du programme sophia sont l’occasion de faire le point sur la maladie, de faire le tour à travers des questions précises, même si j’ai un suivi régulier par mes médecins. C’est très important : pour moi quand on est diabétique, il faut être à 100 % acteur de sa santé.
»

Faites-vous vos examens de suivi recommandés régulièrement ?

« Oui. Je vois mon médecin traitant chaque mois et tous les spécialistes au moins une fois par an. C’est indispensable pour éviter tout problème de santé. C’est comme ça que j’ai pu être opéré de la cataracte il y a quelques années. »

Faites-vous partie d’un groupe d’entraide et de conseils autour du diabète ?

« Non, pas encore. Peut-être un jour ! Ma cousine et un ami sont aussi atteints de diabète. Je ne leur donne pas forcément de conseils, mais je donne mon avis, en leur expliquant comment moi je ferais dans telle ou telle situation. Ma femme est aussi une partenaire dans la gestion de ma pathologie. Quand on va quelque part, je sais qu’elle a toujours du sucre, ou un petit biscuit pour moi au fond de son sac… même si j’en ai aussi dans mes poches en cas de besoin. Elle m’a beaucoup accompagné dans les différentes étapes de ma maladie mais aujourd’hui, je préfère aller seul à mes rendez-vous médicaux, c’est quelque chose de personnel pour moi. »

Laurent, diabétique parisien de type 2 et âgé de 56 ans, a vécu une greffe rénale ainsi que certaines complications liées à son diabète. Il souhaite apporter son témoignage sur l’importance d’avoir un suivi régulier avec son médecin, et mettre en avant la plus-value du service sophia dans la gestion de sa santé.

Dans quel contexte avez-vous découvert votre diabète ?

« Mon diabète a été découvert à l’arrivée de l’an 2000. J’étais très souvent fatigué alors j’ai fait des analyses sanguines, et c’est alors que mon diabète a été découvert. Je me souviens, mon médecin m’avait téléphoné en urgence en plein milieu de ma journée de travail. Au début, je n’y ai pas cru et je n’ai pas vraiment réagi. Je crois que j’ai eu du mal à accepter tout de suite la situation. Afin de comprendre l’origine de mon diabète, j’ai réalisé des examens plus poussés dont une échographie du et des reins. Et là, surprise ! On ne voyait pas mon second rein à l’image : en fait, j’étais né avec un seul. En juillet 2006, après des analyses de routine, nous avons constaté que mon taux de était très haut… Le diabète avait abîmé mon unique rein viable. J’ai donc été dirigé vers un diabétologue, et j’ai même intégré un service de néphrologie au sein d’un établissement hospitalier. Enfin, en 2012, je suis passé sur liste d’attente pour une greffe du rein, et j’ai été opéré en novembre de la même année. »

Quelles ont été les conséquences de cette greffe sur votre diabète et votre quotidien ?

« Forcément, la greffe a eu un impact sur ma vie quotidienne et sur la gestion de mon diabète. Le traitement antirejet que je prends modifiait mon taux de glycémie. J’ai dû être mis sous pendant un temps, et physiquement c’était dur. J’ai fait face à plusieurs complications, notamment une insuffisance rénale chronique, des phlébites… À ce moment-là, j’ai eu l’impression que ma vie allait définitivement changer. Je me sentais noyé par tous mes soucis de santé, et j’étais moins attentif à l’équilibre de mon diabète. Certes, je prenais mes médicaments, mais je faisais moins attention à mon alimentation et mon activité physique. En 2014, nouvelle découverte : celle d’une sur le greffon. Après qu'elle ait été retirée, j’ai retrouvé de l’espoir et ça m’a remotivé pour reprendre en main ma santé. »

Qu’avez-vous mis en place pour améliorer votre qualité de vie ?

« Depuis ma dernière opération, je suis bien plus sérieux : mon taux de HbA1c se maintient entre 7 et 8 %, je mange beaucoup plus sain et équilibré, je prends rigoureusement mon traitement antidiabétique, je surveille ma glycémie et surtout je réalise tous mes examens de suivi, même si cela est contraignant car ça prend du temps, je ne déroge pas à la règle ! Et si j’ai le moindre souci, je ne réfléchis pas, je prends tout de suite rendez-vous avec mon médecin traitant. »

« Un suivi régulier est primordial ! Pour ce qui est de pratiquer une activité physique, c’est un peu plus compliqué… J’essaie de marcher un peu tous les jours, mais cela me fatigue vite et je suis parfois même obligé de faire une pause et de m’assoir. Néanmoins, je ne considère pas le diabète comme un handicap, il ne doit pas m’empêcher de faire des choses. Mon premier médicament, c’est mon mental. »

Que pensez-vous du suivi de votre pathologie ?

« Je consulte un diabétologue depuis peu, sinon c’est mon médecin traitant qui réalise depuis toujours le suivi régulier de mon état de santé, et l’évolution de mon diabète.
Au départ, cela m’arrivait de râler à cause des nombreux rendez-vous médicaux, et donc des déplacements que je devais effectuer. Toutefois, c’est très important pour l’équilibre de mon diabète, et cela me permet de me sentir beaucoup mieux dans ma peau. Il m’est arrivé parfois d’assister à une consultation à distance depuis chez moi, notamment en période de confinement. Mais je préfère avoir une interaction en présentiel, et aussi pour être ausculté.
»

Le service sophia vous apporte-il de l’aide dans la gestion de votre diabète ?

« Cela fait longtemps que j’ai adhéré au service. Je suis accompagné par téléphone pour faire le point sur ma situation, et les journaux m’apportent pas mal d’information aussi. Il nous aide, nous fait des « rappels » car on peut parfois oublier des choses. Cela nous remet dans la réalité, mais toujours de façon positive ! J’aime beaucoup trouver des idées de recettes et consulter les autres témoignages ; je trouve que ce sont des beaux exemples de réussites qui montrent que « quand on veut on peut ». Ça donne de la motivation ! La communication sur le diabète est très importante, car il y a souvent des nouveautés, des évolutions et on peut vite se perdre dans ce flot d'informations. »

Alain, atteint de diabète depuis ses 22 ans, est adhérent au service sophia depuis quelques années. À travers notre journal, il souhaite sensibiliser le plus grand nombre sur les conséquences que peut entraîner la maladie sur la vie quotidienne et l’importance du soutien familial et extérieur.

Comment avez-vous réagi à l’annonce de votre maladie ? Avez-vous changé votre mode de vie ?

« Cela fait bientôt 44 ans que j’ai été diagnostiqué diabétique. Lorsque j’ai appris la nouvelle, je venais de quitter l’armée, et je travaillais comme magasinier cariste. C’est ma mère qui a remarqué que je buvais énormément et que je perdais du poids.
Le médecin a compris bien vite… Au début ça a été compliqué, car je faisais de l’acidocétose, et j’ai été hospitalisé. J’ai même subi plusieurs comas. Mes habitudes de vie ont été bouleversées aussi : j’ai dû apprendre à me faire deux piqûres d’ par jour et avoir une surveillance permanente de ma glycémie, ce qui demande une certaine discipline. Aujourd’hui, j’ai un capteur de glucose qui change mon quotidien.
Il a fallu aussi que je fasse des efforts pour manger plus équilibré, avec des sucres lents pour éviter les hypoglycémies. Et bien sûr, la pratique d’un sport ! À l’époque, mon métier étant assez physique, cela suffisait, avec un peu de vélo. Depuis ma retraite, je fais au minimum 10 kilomètres de marche par jour.
»

Êtes-vous régulièrement suivi pour votre diabète ? Avez-vous des conseils à partager ?

« Bien sûr, je suis suivi par un diabétologue depuis près de 40 ans. Sinon, je réalise tous mes examens de santé chaque année. Grâce à cela, je n’ai jamais eu de complications graves. J’ai une véritable volonté de lutter contre mon diabète. Lorsque l’on me l’a annoncé, le médecin m’a dit : « Monsieur, votre maladie il faut la gérer ! », j’ai donc vite saisi que je devais passer à l’action. Je suis devenu incollable sur les risques liés au diabète ; je sais faire la différence entre HDL et LDL, ou la signification de par exemple. J’essaie d’anticiper au maximum les situations dangereuses.
C’est d’ailleurs le conseil que je peux donner, en plus de celui d’avoir une bonne hygiène de vie, et de ne pas fumer. L’accompagnement sophia m’aide beaucoup aussi, même si je n’ai pas besoin d’avoir des appels réguliers, ce sont surtout les articles du journal qui m’intéressent.
»

Vos proches sont-ils des partenaires dans la gestion de votre maladie ?

« Ma famille avait au départ une méconnaissance de ma maladie. Ils ne comprenaient pas ce qu’elle impliquait. Mes frères et soeurs avaient tendance à me mettre à part, car « je n’étais pas comme tout le monde », et parfois même, ils disaient que je parlais un peu trop de mon diabète. Mais on n’en parle jamais trop ! Il est nécessaire de sensibiliser son entourage, autant qu’on le peut. Le diabète est un combat de tous les jours, donc c’est important de ne pas être seul(e) pour l’affronter. Heureusement, ma mère a été un soutien pour moi tout au long de mon parcours, et c’est encore le cas aujourd’hui. Elle pense toujours à moi, elle a toujours un petit quelque chose à manger avec elle, au cas où. »

Avez-vous trouvé du soutien aussi à l’extérieur ?

« Oui, notamment à l’hôpital où il existait des groupes de soutien entre personnes atteintes de diabète. Les séances avaient lieu chaque semaine. Nous échangions et partagions sur nos différentes expériences, et il y avait une certaine solidarité entre nous que j’appréciais beaucoup. Cela a stoppé à cause de l’épidémie de Covid-19. Depuis, je ne ressens pas plus le besoin de faire partie d’une association de patients,
je suis indépendant. Mais, je le recommande pour ceux qui en auraient l’envie. C’est important de s’entourer ! Néanmoins, je suis ravi de pouvoir apporter mon témoignage à travers cette revue, et j’espère qu’il servira à d’autres.
»

Un dernier message ?

« Pour conclure, je voudrais juste faire passer aux plus jeunes souffrant de diabète, que, malgré certaines contraintes, la vie est belle ! Il suffit de quelques bonnes résolutions et de la VOLONTÉ, sans oublier un suivi médical (avec l’avantage de la modernité et des progrès scientifiques !) et du soutien chez vous, comme à l’extérieur. »

Jacques, diabétique de type 1, est traité par depuis de nombreuses années. En fin 2022, il est passé à un système en boucle fermée et constate des résultats positifs ! Il nous livre sa vision sur ce procédé qui lui permet aujourd’hui de vivre avec moins de contraintes.

Depuis quand date votre diabète ? Quel est votre traitement ?

« Mon diabète a été découvert en 1984, à l’occasion d’une visite médicale au travail.
Du sucre était présent dans mes urines, alors j'ai fait des analyses de sang qui ont confirmé le diagnostic. Au départ, j’avais un traitement par cachet puis au bout de six mois, par injection à à l’aide de seringues à usage unique. Ces dernières années, mon taux d’hémoglobine glyquée était trop élevé (entre 7,5 et 8%), alors après avoir essayé plusieurs réglages avec mon diabétologue, celui-ci m’a proposé un traitement par pompe à , et en novembre 2022 de passer à une pompe à avec un système en boucle fermée. Cela a amélioré les choses puisque mon Hba1c est redescendue à 6,5% : j’étais satisfait, je ne m’attendais pas à autant de résultats !
»

Qu’est-ce qui est différent avec le système en boucle fermée au quotidien ?

« Ce qui change, c’est que la pompe est autonome et gère elle-même la diffusion
d’. Grâce à un capteur qui mesure mon taux de glucose en permanence, elle corrige la quantité à administrer. Des seuils ont d’ailleurs préalablement été définis avec mon médecin. Je n’ai donc plus besoin de réaliser de contrôle glycémique aussi fréquemment et ma charge mentale est réduite. Je peux tout de même surveiller mon de temps en temps et consulter mon évolution au fil de la journée sous forme de graphique ou de pourcentage de temps. Je trouve que c’est pratique et facile à utiliser. Depuis, j’ai perçu de véritables résultats sur l’équilibre de mon diabète et mon quotidien s’est amélioré. Au début, j’avais des réticences concernant le port d’un capteur. Je n’étais pas à l’aise avec cette idée car certains sont parfois difficiles à mettre en place, ou à faire tenir. Aujourd'hui je m'y suis très bien habitué.
»

Êtes-vous passé par différentes étapes ? Avez-vous connu des complications ?

« Quand j’ai appris que j’étais atteint de diabète, je ne savais pas que ça allait être aussi compliqué et que c’était tout mon quotidien qui était impacté. Ce fut une première épreuve car c’est une maladie qu’il faut contrôler régulièrement et malheureusement au fil du temps, on finit par délaisse un peu son suivi. Désormais, avec la pompe autonome il n’y a plus cet effet de lassitude car je constate les bons résultats immédiatement. Malgré tout, il faut rester vigilant, manger équilibré et faire une activité physique. Je pense d’ailleurs que ce sont les raisons pour lesquelles je n’ai jamais fait face à des complications jusqu’à présent. »

Qu’avez-vous mis en place pour assurer l’équilibre de votre diabète ?

« J’ai un suivi assidu avec mon diabétologue (consultation à distance tous les trois mois et en présentiel tous les six mois). Pour ce qui est des examens de suivi, j’essaye de les regrouper sur une semaine dans l’année, comme ça je sais que je vais être occupé durant ce temps et tranquille ensuite pour six mois ou un an. J’ai adopté une alimentation équilibrée et l’insulinothérapie fonctionnelle* me permet également d’évaluer les quantités de glucides que je consomme : il m’arrive donc de peser mes aliments en fonction de cela. Je suis aussi quelqu’un de sportif, je fais environ trois sorties à vélo et je marche deux fois par semaine. Toutefois, il faut pouvoir gérer et anticiper son activité physique avec le système en boucle fermée. Par exemple, lorsque je pars plusieurs heures à vélo, dans ce cas j’interviens sur ma pompe pour passer en mode « objectif temporaire ». Pour ma part, et toujours en concertation avec mon diabétologue, je réduis le d’ du matin en prévision d’une activité sportive. Il reste important de contrôler sa glycémie avant, pendant et après l’activité afin d’éviter les hypoglycémies. »

Que pensez-vous de votre accompagnement sophia ?

« Je suis adhérent depuis au moins 4 ans. J’apprécie les journaux que je trouve bien faits et clairs. Les infirmier(ère)s m’appellent tous les trois mois, et je trouve que c’est toujours bon d’avoir des approches différentes entre les divers interlocuteurs.
Nous avons besoin d’être conseillés et parfois même réconfortés. J’espère que mon témoignage pourra servir !
»

* L’insulinothérapie fonctionnelle est une méthode permettant d’adapter son traitement par à ses besoins.

Découvrez le podcast "Mon diabète à moi" qui donne la parole aux jeunes diabétiques.

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