Le diabète
Publié dans : Le dépistage
06 septembre 2024
Le diabète est une maladie chronique qui se caractérise par un excès de sucre dans le sang ou « ». Il existe deux principaux types de diabète, dus à des dysfonctionnements différents : le diabète de type 1 et le diabète de type 2.
- Le diabète de type 1 survient suite à une réaction anormale du . Il est le plus souvent diagnostiqué en présence de symptômes qui apparaissent rapidement.
- La survenue du diabète de type 2 est essentiellement liée au mode de vie : surpoids, sédentarité, manque d’activité physique, etc. En l’absence de symptômes évocateurs, le diabète de type 2 est fréquemment diagnostiqué par hasard. Une prise de sang le confirme.
Les symptômes du diabète de type 1 apparaissent brutalement, c’est-à-dire en quelques jours ou semaines.
L’ se révèle par ces principaux signes: un besoin d’uriner fréquemment et abondamment (polyurie), une grande soif (polydipsie), une perte de poids malgré un appétit qui augmente, et une fatigue importante ou une vision trouble. Si le diabète n'est pas traité, d'autres signes apparaissent : nausées, vomissements, perte d'appétit, somnolence, troubles de la vue plus importants.
Les symptômes du diabète de type 2 peuvent apparaître progressivement, après plusieurs années d’évolution : un besoin d’uriner fréquemment et abondamment (polyurie), une grande soif (polydipsie), une perte de poids malgré un appétit qui augmente, une fatigue importante ou une vision trouble, des démangeaisons au niveau des organes génitaux, des infections plus fréquentes et une cicatrisation lente des plaies.
Le diabète de type 2 est diagnostiqué par une prise de sang prescrite par votre médecin, réalisée à jeun pour mesurer la glycémie. Si celle-ci est égale ou supérieure à 1,26 g/l (ou 7 mmol/l) à deux reprises alors le diagnostic de diabète est posé. Il y a également confirmation du diabète de type 2 si la glycémie est supérieure à 2 g/l à n'importe quel moment de la journée avec symptômes.
Par la suite, le médecin traitant demande plusieurs examens complémentaires : mesure du poids et de la taille, calcul de l’indice de masse corporelle (IMC), examen du cœur et des vaisseaux sanguins (prise du pouls et mesure de la tension artérielle), examen neurologique...
Diabète de type 2 : quel est votre risque d'en être atteint ?
Évaluez votre risque de développer un diabète de type 2, dans les 10 ans, avec le questionnaire FINDRISC (Finnish Diabetes Risk Score). En 8 questions, vous saurez si vous êtes exposé ou non à ce risque.
N’hésitez pas à le proposer aussi à vos proches !
Le diabète est un facteur de risque majeur de pathologies cardiovasculaires. Olivier Charon, cardiologue à Paris, répond à nos questions sur le dépistage de ces pathologies, chez les personnes atteintes de diabète, et donne des conseils pour éviter certaines complications.
Quel est votre rôle auprès des patients diabétiques ?
« Un rôle préventif avant tout, je les alerte concernant tous les facteurs de risque à savoir par exemple la consommation de tabac, la sédentarité, l’apparition d’hypertension artérielle, de dyslipidémie,…Si un patient me consulte sur les préconisations de son médecin généraliste ou de son diabétologue, je n’interviens pas dans le traitement déjà initié. Je suis là pour compléter leurs conseils mais je ne me substitue pas à eux. »
Quelles pathologies cardiaques rencontrez-vous ? Au cours de quel(s) examen(s) ?
« Je tente de dépister les sténoses artérielles, je vérifie aussi les carotides avec des échographies et les coronaires avec des ECG (électrocardiogrammes). Des tests d’effort sont à réaliser systématiquement lorsque des facteurs de risque apparaissent (dyslipidémie, hypertension,…). Pour les personnes ne se sentant pas capables de le faire (trop âgées ou trop faibles), je réalise une myocardique d'effort. J’ai également recours au scanner coronaire, afin d’évaluer le « score calcique » (calcification des artères), en déterminer le niveau de gravité et ainsi adapter le traitement. Il est important aussi de bien surveiller la tension artérielle et rester attentif à l’apparition d’essoufflement, qui est le signe le plus important de l’insuffisance cardiaque. »
Quels conseils donnez-vous à vos patients insuffisants cardiaques en plus de leur traitement, afin d’éviter les aggravations ?
« Je dirais que la principale mesure est de ne pas manger trop salé (éviter le fromage, la charcuterie,…), pratiquer une activité physique régulière comme la marche (environ 40 minutes par jour en respectant ce seuil). Si des oedèmes au niveau des chevilles ou des essoufflements nocturnes apparaissent, cela peut être un signe d’alerte et implique de prévenir son médecin le jour même. Par ailleurs, l’accompagnement des personnes insuffisantes cardiaques par des infirmières en ville est, selon moi, utile pour éviter aussi les décompensations. Si elles sont formées à dépister ces différents symptômes, cela peut être très efficace pour éviter les rechutes. »
Quel est votre avis sur le traitement par "Gliflozines" pour les patients diabétiques et insuffisants cardiaques ? Le préconisez-vous davantage ? ant
« Oui, je l’utilise assez facilement. Au départ, cette famille de médicaments était destinée seulement aux personnes diabétiques, mais les études ont montré par la suite les bienfaits sur la mortalité, les complications cardiovasculaires, l’insuffisance rénale,… Ainsi les cardiologues et néphrologues les ont utilisés. Il s’agissait d’un médicament transitoire pour le diabète et il est désormais devenu un pilier pour soigner l’insuffisance cardiaque. Pour résumer, avant pour traiter l’insuffisance cardiaque, il y avait trois médicaments systématiquement prescrits : les béta-bloquants, les anti-aldostérones et les (IEC). Maintenant on prescrit en plus des Gliflozines, dont l’un des avantages est qu’il s’administre en un seul dosage ce qui est donc plus facile pour la prescription et ne nécessite pas de prendre sa tension tous les jours. Je leur conseille néanmoins d’investir dans l’achat d’un tensiomètre afin qu’ils puissent contrôler eux-mêmes leur fréquence cardiaque, si besoin. Pour l’instant, les patients ne rencontrent pas d’effets secondaires, comme des infections urinaires voire génitales. Il faut veiller à bien être hydraté afin d’éviter de développer une acidocétose, qui est aussi une complication du diabète. »
Quels conseils généraux donneriez-vous afin d’éviter les complications cardiaques en cas de diabète, et pour améliorer la qualité de vie ?
« Tout d’abord de bien prendre son traitement, de faire attention de ne pas être à court de médicaments. Il ne faut pas passer plusieurs jours sans les prendre, donc il est important de bien anticiper ses renouvellements (quoi qu’il arrive, le pharmacien reste dans l’obligation de vous dépanner, même avec une ordonnance qui n’est plus valable). Ensuite, bien surveiller sa tension et sa fréquence cardiaque, ainsi que son poids (se peser 1 fois par semaine) ! Le surpoids augmente la glycémie, si celui-ci a évolué rapidement (prise de 2 ou 3 kilos en 2 jours par exemple), cela peut signifier l’apparition d’oedèmes et donc synonyme d’insuffisance cardiaque. Enfin, lutter contre la sédentarité en pratiquant une activité physique (faire de la marche par exemple). »