Cette maladie évolue longtemps sans provoquer de symptômes. Généralement, les premiers signes apparaissent après 40 ans, et, le plus souvent, chez les personnes ayant fumé du tabac.

La bronchopneumopathie chronique obstructive se manifeste par une toux avec expectoration matinale (crachats). D'abord intermittente, cette toux devient de plus en plus fréquente jusqu'à être persistante, puis chronique. Ces symptômes correspondent à une bronchite chronique.

Progressivement, un essoufflement (ou dyspnée) s'installe lors d’un effort intense, puis lors d’un effort minime, et enfin au repos. En plus de ces symptômes, des épisodes d'infection bronchopulmonaire peuvent survenir : on parle alors d'exacerbation de la BPCO.

Plusieurs signes doivent vous alerter si vous avez une BPCO. Appelez le médecin si :

• Vous êtes essoufflé, votre respiration est sifflante et votre état se dégrade rapidement ;
• Votre toux est plus profonde et plus importante que d'habitude ;
• Vous crachez en toussant ;
• vous avez perdu connaissance à la fin d'une quinte de toux ;
• Des œdèmes apparaissent ou augmentent au niveau de vos jambes ;
• Vous avez de la fièvre ;
• Votre traitement semble moins efficace qu'avant.

Pour diagnostiquer la BPCO, votre médecin traitant vous pose différentes questions à l’occasion d’une consultation : fumez-vous ou avez fumé dans votre vie ? Etes-vous essoufflé ? Toussez-vous ? Souffrez-vous de bronchites hivernales ? Y a-t-il des personnes atteintes de maladies pulmonaires dans votre famille ? Quels sont les facteurs qui peuvent aggraver votre essoufflement ?

Le médecin évalue également la gravité de votre essoufflement :

• Stade 0 : essoufflement lors d’efforts soutenus.
• Stade 1 : essoufflement lors de marche rapide ou en pente.
• Stade 2 : essoufflement lors de marche sur un terrain plat.
• Stade 3 : essoufflement lors de marche sur un terrain plat, obligeant à s’arrêter pour reprendre son souffle.
• Stade 4 : essoufflement au moindre effort.

Le médecin traitant peut aussi vous faire passer un ou plusieurs tests.

La spirométrie

Ce test respiratoire est la méthode la plus fiable pour détecter la BPCO. Il peut être effectué dans un cabinet médical, une clinique, ou un hôpital. Le professionnel de santé demande au patient de souffler le plus fort et le plus longtemps possible dans un tube relié à un appareil, mesurant combien de temps il met pour expirer tout l’air de ses poumons. Plus les voies aériennes sont étroites, plus il faut du temps pour expirer l’air. Au cours de cet examen, le médecin demande également au patient d’inhaler un médicament « bronchodilatateur » (visant à ouvrir les bronches pour aider à mieux respirer) afin de comparer la mesure du souffle avec et sans. En cas de BPCO, la spirométrie met en évidence un trouble respiratoire persistant, même après l'administration d'un bronchodilatateur.

Il vous est recommandé de réaliser cet examen, si possible, à distance d'un épisode aigu de bronchite.

À la suite de cet examen, la BPCO peut être classée selon 4 stades de sévérité :

• Stade I : léger (VEMS* supérieur ou égal à 80 % de la valeur prédite).
• Stade II : modéré (VEMS compris entre 50 et 80 %).
• Stade III : sévère : (VEMS compris entre 30 et 50 %).
• Stade IV : très sévère (VEMS inférieur à 30 %).

* Volume Expiratoire Maximal par Seconde

Afin de définir la gravité de la BPCO, la spirométrie peut être complétée par une pléthysmographie, qui permet de calculer les volumes respiratoires et surtout le volume pulmonaire résiduel (quantité d'air restant dans les poumons à la fin de l'expiration), mettant en évidence l'atteinte des petites bronches.

La radiographie pulmonaire

La radiographie pulmonaire ne permet pas le diagnostic de BPCO, mais est demandée pour rechercher une distension du thorax, la présence de lésions bronchopulmonaires (évoquant une anomalie cardiaque), pulmonaire (emphysème) ou pleurale.

D’autres maladies associées à la BPCO peuvent aussi être recherchées : maladies cardiovasculaires, hypertension artérielle, maladie coronarienne, insuffisance cardiaque, syndrome d'apnées du sommeil, diabète…
Pour cela, un bilan médical est nécessaire (prise de sang, scanner thoracique, ECG d'effort, endoscopie digestive haute,...).