L’activité physique

Publié dans : Comment contrôler votre risque cardiovasculaire ?

 

L’activité physique associée à une alimentation équilibrée, contribue à une meilleure qualité de vie et participe à la prévention de nombreuses maladies chroniques.

Les personnes physiquement actives diminuent leur risque cardiovasculaire et développent environ deux fois moins d’affections cardiovasculaires : accident vasculaire cérébral, maladie coronarienne (angine de poitrine et infarctus du ), artériopathie des membres inférieurs...

Si la maladie cardiovasculaire est déjà présente, l'activité physique régulière et adaptée à la personne améliore sa condition physique, prévient les risques de complications et diminue le risque de décès d’origine cardiaque ou vasculaire (« Éviter la progression de votre maladie »).

Il est recommandé de pratiquer au moins 30 minutes d’activité physique chaque jour. L’activité physique ne se limite pas au sport ! Toutes les activités qui vous font bouger au long de la journée sont concernées : vous déplacer à pied, prendre les escaliers, entretenir votre jardin ou votre maison contribuent à atteindre cet objectif. Bien sûr, elles peuvent aussi être complétées par des activités sportives ou de loisirs. Pour plus de bienfaits sur la santé, il est recommandé de pratiquer deux fois par semaine des activités de renforcement musculaire, d’assouplissement et d’équilibre. Il est important de choisir une activité qui vous plaît et qui n’est pas contraignante afin de l’intégrer plus facilement dans votre quotidien.

Si vous reprenez une activité physique, parlez-en à votre médecin qui pourra vous conseiller et vous orienter vers celles qui vous conviennent et sur les précautions à prendre pour les pratiquer en toute sécurité.

>> Répondez à un auto-questionnaire qui permet de repérer des situations nécessitant un avis médical.

Pourquoi pratiquer une activité physique régulière ? Parce qu’elle contribue à améliorer vos capacités musculaires (y compris le muscle cardiaque), et la solidité des os, à réduire le risque de maladies cardiovasculaires en équilibrant la tension artérielle et le cholestérol, elle augmente l’endurance à l’effort et la capacité respiratoire et permet une meilleure maîtrise du poids et agit sur l’équilibre du diabète en diminuant la glycémie.

>> Conseils pour être actif

En parallèle, il est nécessaire de diminuer vos comportements sédentaires : c’est-à-dire le temps passé à être assis, couché ou debout sans bouger. Ce n’est pas parce que vous pratiquez une activité physique que vous n’êtes pas sédentaire ! L’objectif est de diminuer progressivement le temps total sédentaire à moins de 7 heures par jour entre le lever et le coucher en rompant les temps passés assis ou devant un écran par des pauses d’une minute toutes les heures ou de 5 à 10 minutes toutes les 90 minutes (se lever, marcher lentement...).

L'augmentation de l'activité physique et la réduction des temps sédentaires produisent les effets les plus bénéfiques sur la santé.

Sommeil et activité physique : un renforcement mutuel. Si on connait bien les effets du sommeil sur les performances sportives, l’inverse est également vrai. La pratique de l’activité physique améliore la qualité du sommeil et aide à lutter contre l’insomnie. Elle peut aussi aider à réduire le stress et l’anxiété, ce qui améliore le sommeil.

Il est donc conseillé de pratiquer une activité physique régulière pour favoriser le sommeil.

Lire aussi : L'activité physique et sportive : un atout essentiel pour le bien-être

Pour en savoir plus : Sommeil et activité physique

>> Évaluez votre profil sportif !

Tenez un carnet de suivi, dans lequel vous notez ce que vous avez réalisé sur une journée ou une semaine : type d’activité, durée, intensité, difficultés éventuelles. Ce carnet de bord peut aussi servir d’agenda et vous aide à maintenir votre activité physique grâce aux dates et horaires indiqués. Vous pouvez faire le point avec votre médecin pour vous aider à fixer des objectifs.

Utilisez un podomètre qui compte le nombre de pas effectués dans votre journée et vous permet ainsi de suivre votre progression. Il est recommandé d’effectuer 10 000 pas quotidiens et entre 7 000 et 10 000 si vous avez plus de 65 ans. Toutefois, même un nombre de pas inférieur à celui recommandé a déjà des impacts positifs. Certains modèles de podomètre peuvent aussi vous communiquer la fréquence cardiaque ou le nombre de calories dépensées.

On l’appelle « adaptée » car elle correspond aux besoins de l’individu et est personnalisée en fonction de son état physique. Les programmes d’activité physique adaptée sont proposés à une personne en fonction de ses capacités physiques et aptitudes, mesurées par un professionnel de santé ou de l’activité physique. L’activité physique adaptée peut être réalisée en groupe ou individuellement mais elle reste personnalisée car les participants ne sont pas tous au même niveau. Pour avoir un effet thérapeutique, elle doit être intensifiée progressivement. L’APA s’adresse aussi à ceux qui ont du mal à reprendre une activité tout seuls et qui ont besoin d’être encadrés.

Les personnes qui souhaitent se (re)mettre à une activité physique pour leur santé et leur bien-être, quels que soient leur âge et leurs aptitudes physiques, peuvent se tourner vers les « Maisons Sport-Santé » (MSS) dont les missions principales sont d’accueillir, informer et éventuellement prendre en charge toute personne, malade ou non. Les programmes d’activité physique et sportive et d’activité physique adaptée (APA) proposés sont encadrés par des intervenants formés et qualifiés, gage de qualité et de sécurité.

Les « Maisons sport-santé » sont ouvertes à tous les publics mais particulièrement aux personnes en bonne santé qui n’ont jamais pratiqué de sport ou n’en ont pas fait depuis longtemps et qui souhaitent se remettre à l’activité physique en bénéficiant d’un accompagnement. Elles s’adressent également aux personnes souffrant d’ALD ou de maladies chroniques nécessitant une activité physique adaptée prescrite par un médecin et sécurisée par l’accompagnement de professionnels formés.

Les Maisons sport-santé

Pour en savoir plus sur les Maisons sport-santé, rendez-vous sur le site sport.gouv, et découvrez les structures proches de chez vous !

L’activité physique régulière fait pleinement partie du traitement du diabète. Faire le ménage, marcher ou encore aller à la salle de sport ; il y a mille manières de bouger au quotidien. Vous ne savez pas par où commencer ? Depuis l’année dernière, les infirmiers-conseillers en santé du service sophia vous proposent un accompagnement téléphonique spécifique pour développer de nouvelles habitudes. Maria, jeune retraitée de 63 ans, a pu tester ce nouveau dispositif.

Deux appels par mois

« Au début, j’ai reçu un appel tous les 15 jours. Ils m’ont surtout expliqué qu’il est important de faire un peu d’exercice tous les jours. Plus on en fait, plus c’est facile. Comme ce n’était pas toujours le même infirmier qui me téléphonait, j’ai pu bénéficier de conseils différents. J’ai trouvé cela très enrichissant, explique-t-elle. J’ai choisi de faire 30 minutes de marche par jour. » L’objectif de cet accompagnement est d’aider les adhérents à améliorer leur hygiène de vie sur le long terme. « Ces deux appels par mois m’ont permis de me rendre compte que j’étais prête à faire toute cette activité et que j’en avais besoin. Le fait d’être appelée par des professionnels de santé a été plus motivant pour moi que si j’avais reçu ces conseils par quelqu’un de ma famille. »

De nouvelles habitudes

« Aujourd’hui, je prends plaisir à aller faire ma balade quotidienne ; je profite du paysage. Cela me permet aussi de rencontrer des personnes qui ont la même routine que moi et de discuter un peu.- Même si les contacts avec les infirmiers du service sophia se sont espacés, je continue de marcher le plus souvent possible. Pendant mes vacances au Portugal, j’ai veillé à faire de l’exercice régulièrement. » En plus des appels, les infirmiers-conseillers en santé envoient des documents pratiques sur l’activité physique. « J’ai aussi reçu un dépliant sur le renforcement musculaire, avec des exercices simples à faire avec ce qu’on a chez soi, des bouteilles d’eau par exemple. Je les fais lorsque le temps ne me permet pas de sortir. Les images me montrent quels sont les mouvements à réaliser, c’est très bien fait. Depuis que je suis plus active, mon diabète est bien équilibré et mon hémoglobine glyquée (HbA1c) diminue. Lors de ma dernière consultation, ma diabétologue m’a même félicitée ! ».

Après plusieurs événements cardio-vasculaires, Thomas, 60 ans, a découvert qu’il était atteint de diabète. Suite à un séjour en maison de convalescence, il a dû adopter un mode de vie actif afin de conserver sa bonne santé. Il nous raconte les différentes étapes par lesquelles il est passé.

Dans quel contexte avez-vous découvert votre diabète ?

« Mon diabète a été découvert dans des circonstances particulières ; en mars 2022, j’ai été victime d’un arrêt cardiaque et par la suite, de plusieurs accidents vasculaires cérébraux (AVC) qui m’ont valu de passer sept jours dans le coma. À mon réveil, après une période d’aphasie où je ne parvenais plus à communiquer, j’ai subi une série d’examens révélant ainsi un diabète. Après un mois d’hospitalisation, je suis allé dans une maison de convalescence afin de me reposer et surtout me remettre d’aplomb et retrouver de la mobilité : après ces évènements cardiovasculaires, ma jambe et mon bras gauche ne fonctionnaient plus aussi bien et j’avais beaucoup de difficultés à me déplacer. Enfin, suite à une opération du cœur pour retirer une tumeur bénigne, je suis retourné dans une maison de repos pour reprendre du rythme, du souffle. En rentrant chez moi pour de bon, il a fallu que je me mette à une activité physique régulière pour entretenir ma santé. »

Quelle(s) activité(s) pratiquez-vous ?

« Je fais de la marche et des randonnées toutes les semaines avec un groupe d’une vingtaine de personnes, du vélo, et je suis aussi inscrit au club de pétanque ! Je fais partie d’une association de retraite sportive qui me permet de réaliser des activités variées. J’ai tout le temps à l’esprit de bouger, donc même dans la vie quotidienne, j’ai des astuces pour continuer à être actif : je vais faire mes courses à pied, je promène mon chien, j’ai la chance d’avoir un grand espace extérieur alors je jardine, je tonds la pelouse, je cultive mes légumes… j’entretiens aussi la maison et je fais un peu de bricolage comme repeindre mes volets. À cela, bien sûr, j’allie une alimentation saine en consommant principalement les produits de mon jardin. Je m’autorise de temps en temps un petit plaisir comme un biscuit ou un carré de chocolat, en accord avec mon médecin traitant, que je consulte d’ailleurs une fois par mois pour vérifier l’équilibre de mon diabète. C’est le cas grâce à la prise de mon traitement et la pratique d’activités physiques. »

Trouvez-vous des bénéfices à pratiquer vos activités physiques en groupe ?

« De nature, je suis plutôt quelqu’un d’introverti et de peu bavard. Après les mésaventures médicales que j’avais vécues, j’avais tendance à me renfermer sur moi-même, j’avais peur qu’on se moque de moi à cause de mes problèmes d’élocution, survenus suite aux AVC. Heureusement, ma compagne m’a poussé à adhérer au club de pétanque afin que je puisse discuter et m’ouvrir aux autres. Finalement, j’ai créé des liens, des affinités et je me suis détendu. Grâce à l’association de retraite sportive et aux randonnées que j’effectue tous les mercredis en groupe, j’ai retrouvé un véritable lien social et je sens que je suis avec des personnes qui me comprennent, car elles aussi, parfois, ont un bagage pesant. Il m’arrive également de participer à des parties de bowling ; ce n’est pas l’activité la plus sportive mais tout comme sur le terrain de pétanque, il s’agit ici de faire des rencontres, se mêler aux autres, passer un moment de convivialité, de légèreté. L’activité physique en groupe représente un véritable intérêt humain. »

Avez-vous fait face à des difficultés lors de votre reprise sportive ?

« J’ai toujours fait du sport depuis que je suis petit, alors ce n’est pas inconnu pour moi. Bien sûr, après mon hospitalisation, je n’avais plus les mêmes capacités physiques, de plus, j’ai pris du poids alors il est vrai qu’au départ je manquais de motivation. Heureusement, ma compagne qui travaillait en tant que comptable au sein de l’association sportive m’a convaincu de m’y inscrire. Elle m’aide à garder une vie active en étant organisée : chaque semaine nous avons un planning établi qui nous permet d’être assidus et de ne pas nous éparpiller. Encore une fois, le soutien d’un proche et/ou d’un groupe de personnes aide à conserver sa motivation sur le long terme et donne l’envie de continuer. »

Nicolas Tabard est enseignant en activité physique adaptée et forme d’autres professionnels du sport afin de les sensibiliser aux difficultés que peuvent rencontrer des personnes atteintes de maladies chroniques, que ce soit dans leur vie de tous les jours ou plus particulièrement lors d’une activité physique. Il nous présente les bienfaits physiques, psychologiques et sociaux pour les personnes diabétiques qui bénéficient d’un accompagnement en APA.

En quoi consiste l’activité physique adaptée ?

« Il s’agit, entre autres, de permettre à des personnes souffrant de maladies ou de handicaps de pratiquer une activité adaptée à leurs problèmes de santé, leurs capacités, goûts et intérêt et de les accompagner dans ce parcours de façon régulière, progressive et en toute sécurité. Conseiller aux patients de bouger davantage ne suffit pas quand ils ne l’ont pas fait depuis longtemps, qu’ils ne sont pas suffisamment motivés ou qu’ils ont des réticences. Un accompagnement peut être nécessaire pour qu’ils reprennent confiance en eux et cheminent vers une pratique sportive plus autonome. Un enseignant spécialisé en activité physique adaptée saura trouver les activités idéales en créant une dynamique grâce à ses compétences, son écoute, son empathie, … permettant au patient de donner du sens à sa pratique.
Aujourd’hui il est possible de trouver des structures qui s’inscrivent dans une démarche de « sport/santé ». Cela peut être un club de tennis, des cours d’aquagym, une association locale de marcheurs, ou toute structure agréée. L’éducateur élabore un programme détaillé sur environ 10 mois avec une mise en route par des séances encadrées pendant plusieurs mois selon les situations.
»

Quels sont les bénéfices d’une telle activité ?

« L’APA a d’abord des bienfaits médicaux : elle permet à une personne diabétique de mieux réguler ses glycémies, de stabiliser son poids, d’améliorer son système cardiorespiratoire… Elle peut aider dans d’autres pathologies parfois associées, en faisant baisser l’hypertension artérielle, diminuer le mauvais cholestérol (LDL) et augmenter le bon (HDL). Elle favorise aussi une meilleure forme générale en renforçant les muscles, les articulations… Elle peut représenter un intérêt social à sortir de chez soi, en rencontrant de nouvelles personnes pour partager une activité collective. Les bénéfices sont également psychologiques quand, par exemple, une personne complexée par son corps reprend confiance en elle et ose se mettre en maillot de bain pour aller à la piscine. Les patients retrouvent petit à petit le plaisir de prendre soin d’eux.
J’ai réalisé une enquête il y a quelques années sur ce sujet, et les bénéfices mentionnés par les patients étaient très variés. Certains disaient avoir gagné en combativité, être plus acteurs de leur santé, et rapportaient une expérience sensorielle agréable avec leur corps. D’autres se sentaient à nouveau capables de partir en vacances en montagne ou se réjouissaient de pouvoir ramasser une chaussette sous un lit sans difficulté, de monter trois étages sans être essoufflés. Enfin, les plus autonomes peuvent même s’inscrire durablement dans l’activité physique que ce soit en randonnée par exemple au sein de l’association Randonnée et Diabète (www.randonneediabete.fr) ou dans une autre activité*.
»

Comment faire si on est intéressé par l’activité physique adaptée ?

« Le patient peut d’abord en parler à son médecin traitant. Si celui-ci connaît le « sport sur ordonnance », il pourra directement réaliser un premier bilan et délivrer un certificat médical où seront mentionnées des indications et des précautions à prendre, destinées à l’éducateur. Si le soignant n’est pas familiarisé avec la prescription d’activités physiques adaptées, le patient peut se rapprocher du réseau sport santé de sa région ou du comité régional olympique et sportif qui sauront le guider. Armé de ces documents qui constituent un « carnet de liaison » avec le médecin, l’éducateur pourra ensuite établir un programme avec le patient : type d’activité, rythme, etc. Le rôle de l’éducateur est aussi de l’aider à trouver des leviers à ses freins à l’activité physique tels que la peur de faire une , de ne pas se sentir capable, ou d’avoir une expérience négative (comme le souvenir des mauvaises notes à l’école). Il est bon de rappeler que dans le cadre de l’activité physique adaptée, nous ne sommes pas dans une idée de performance mais de plaisir, seule condition pour arriver à pérenniser un mode de vie plus actif. Bien sûr, les accompagnants du programme sophia sont également là pour aider les patients dans ces démarches. À noter enfin que certaines mutuelles et assurances santé peuvent rembourser une partie des frais d’adhésion à un club sportif par exemple (se renseigner sur les conditions de prise en charge avant le début de l’activité). »

* Pour en savoir plus sur l’offre d’activité physique près de chez soi, contacter les associations locales de la Fédération Française des Diabétiques.

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