Dépister le cancer du col de l’utérus

Le dépistage du cancer du col de l'utérus par l'analyse des cellules du col et/ ou la réalisation du test HPV-HR, au cours d'un frottis, est, avec la vaccination contre le papillomavirus, le meilleur moyen de lutter contre ce cancer.

Pourquoi est-il important de faire régulièrement le dépistage du cancer du col de l'utérus ?

Les cancers du col de l’utérus sont principalement dus à une infection persistante (d’une durée de 10 à 15 ans) par des virus appelés papillomavirus humains (virus du papillome humain ou HPV, abréviation de human papillomavirus) et transmis par voie sexuelle.

L’infection par un virus HPV est très courante (80 % des adultes ont une infection à HPV au cours de leur vie) et guérit le plus souvent spontanément. Mais dans 10 % des cas, le virus persiste au niveau de la du col utérin et s’il s’agit d’un HPV dit « à haut risque », il peut alors provoquer des modifications de l’épithélium du col de l'utérus, appelées lésions précancéreuses, susceptibles d’évoluer vers un cancer.

Le dépistage permet de détecter la présence du virus ou de anomalies des cellules du col de l'utérus et donc de les traiter avant qu’elles n’évoluent en cancer ou de diagnostiquer des cancers à un stade précoce et ainsi d’améliorer les chances de guérison.

Le dépistage du cancer du col de l'utérus est proposé à toutes les femmes âgées de 25 à 65 ans, sauf indication contraire du médecin.

Interview du dr Dominique Martin, médecin conseil national à l’Assurance Maladie (vidéo 3 minutes)

Le dr Dominique Martin fait un état des lieux des dépistages en France et rappelle leur importance. Il détaille aussi les propositions présentées dans le rapport annuel de l’Assurance Maladie (site institutionnel) pour encourager la participation aux campagnes de dépistage organisé des cancers.

[Interview de Dominique Martin, face caméra]

Le cancer du sein détecté précocement guérit dans 90 % des cas, plus de 90 % des cas. Si par contre on attend le stade des métastases, cette chance de guérison tombe à 25 %.

[Le nom de la série de vidéos « Améliorer la santé de demain : les propositions de l’Assurance Maladie » s’affiche à l’écran]

[Le titre de la vidéo « Améliorer le taux de participation aux dépistages organisés des cancers » s’affiche à l’écran]

Avec les pathologies neurocardiovasculaires, les cancers sont la principale source de morbidité, de maladie et de mortalité dans notre pays.
Parmi les cancers, il y a trois cancers importants qui constituent l’essentiel des cancers les plus fréquents : le cancer du sein chez la femme, le cancer de l’utérus et le cancer colorectal.
On sait par expérience et on l’a démontré que détectés de manière précoce, ces cancers présentent des chances de guérison beaucoup plus importantes.

Par exemple, le cancer du sein détecté précocement guérit dans 90 % des cas, plus de 90 % des cas. Si par contre on attend le stade des métastases, cette chance de guérison tombe à 25 %. Et c’est la même chose pour le cancer colorectal et le cancer de l’utérus.

Il est donc essentiel de diagnostiquer ces cancers de façon précoce, de façon organisée, et de façon régulière : c’est ce qu’on appelle les politiques de dépistage qu’on propose à la population.

Pour autant en France on est en retard sur le dépistage. On est traditionnellement en retard par rapport à nos pays voisins équivalents et, on l’observe depuis quelques temps, il y a une dégradation du taux de dépistage dans notre pays. Le covid a fortement impacté, et négativement, le dépistage. Lors du premier confinement le dépistage s’est totalement effondré. Il est quasiment tombé à zéro. On a retrouvé aujourd’hui des taux qui étaient ceux d’avant la crise covid mais pour autant on n’a pas rattrapé le retard qui avait été pris à cette période.
C’est pourquoi l’Assurance Maladie en lien avec l’Institut National du Cancer, a décidé de mettre en place une politique de dépistage ambitieuse avec plusieurs axes.
Le 1er c’est un axe de communication, d’information et d’accompagnement des assurés et des professionnels de santé.
Et par ailleurs, l’Assurance Maladie va envoyer aux médecins traitants la liste de leurs patients qui n’ont pas répondu à l’offre de dépistage de façon à ce que le médecin traitant puisse en échanger, en discuter avec son patient et le convaincre de se faire dépister.

Et puis dans un 2e temps, d’ici l’année prochaine, l’Assurance Maladie enverra à travers amelipro une forme dématérialisée et, de manière régulière – 2 fois par an – le médecin recevra la liste de ses patients qui n’ont pas répondu à l’offre de dépistage et pour lesquels un échange est nécessaire entre le médecin et le patient.

L’objectif de cette politique c’est évidemment d’améliorer le taux de dépistage, c’est très important pour retrouver des taux de dépistage équivalents à ceux de nos voisins européens mais in fine, surtout d’améliorer et de diminuer le risque de maladie, et surtout de diminuer la mortalité liée à ces cancers.

[Le logo de l’Assurance Maladie apparait en clôture de la vidéo]

Pourquoi me faire dépister si je me sens bien ?

Parce que les examens de dépistage sont justement des examens de "surveillance", en l’absence de symptômes, un peu comme on surveille son taux de cholestérol, par exemple.

Le but : pouvoir agir très tôt, avant que le cancer du col de l’utérus ne se développe.

Le dépistage du cancer du col de l'utérus selon l'âge

Les modalités de dépistage selon l’âge des femmes

Entre 25 et 29 ans

Pour les femmes entre 25 et 29 ans, le test de dépistage est réalisé par examen cytologique ou examen des cellules prélevées lors du frottis du col de l'utérus :

  • les deux premiers tests réalisés à 1 an d’intervalle,
  • puis, si les résultats sont normaux, un frottis à 3 ans.

Entre 30 et 65 ans

Pour les femmes de 30 ans à 65 ans, le test de dépistage est le test HPV-HR ou détection des virus HPV (Human papillomavirus) à Haut Risque. Ce test est réalisé sur des cellules prélevées au niveau du col de l’utérus, lors du frottis du col de l'utérus.

À la différence de l’examen cytologique qui s’intéresse à l'aspect des cellules, le test HPV-HR cherche la présence du virus HPV à haut risque chez les femmes. Il remplace l’examen cytologique du frottis.

Le test HPV-HR est réalisé :

  • 3 ans après le dernier examen cytologique dont le résultat est normal ;
  • puis tous les 5 ans, jusqu’à l’âge de 65 ans, dès lors que le résultat du test est négatif.

Le frottis du col de l'utérus : analyse des cellules du col de l'utérus et test HPV-HR

Le frottis du col de l'utérus est un examen simple et indolore qui ne prend que quelques minutes. Il permet l'analyse des cellules du col de l'utérus (cytologie) et/ou la réalisation d'un test HPV-HR (détection de la présence du virus HPV).

L'analyse des cellules du col de l'utérus

Pour l'analyse cytologique (analyse des cellules du col), le professionnel de santé prélève des cellules sur le col, à l’aide d'une petite brosse. Ces cellules prélevées sont introduites dans un récipient qui sera envoyé au laboratoire pour analyse. L’examen cytologique est l'examen au microscope de cellules du col de l'utérus, à la recherche d’anomalies des cellules. Si le résultat de ce test est anormal, la présence de virus HPV à haut risque pourra être recherchée, dans certains cas, sur le même prélèvement.

Le test HPV-HR ou détection des virus HPV (Human papillomavirus) à Haut Risque sur les cellules du col de l'utérus prélevées

Pour le test HPV-HR, les lames, sur lesquelles les cellules prélevées sont déposées, sont plongées dans un liquide, ce qui permet de rechercher la présence du virus. En effet, le test HPV-HR recherche, dans les cellules du col de l'utérus, les virus HPV à haut risque qui peuvent entrainer des anomalies cellulaires et des cancers du col de l’utérus. Si ce test de dépistage HPV est positif, on recherchera la présence d’anomalies des cellules sur le même prélèvement.

Si les résultats, donnés par le laboratoire d'analyses, font suspecter une anomalie, des examens complémentaires seront pratiqués.

Qui réalise un frottis du col de l'utérus ?

Le frottis de dépistage peut être réalisé :

  • par votre médecin (gynécologue ou généraliste) au cours d’une consultation ;
  • par votre sage-femme, dans le suivi de grossesse, lors d'une consultation de contraception et de suivi gynécologique de prévention ;
  • d’un centre de santé, un centre d'examen de santé de l'Assurance Maladie, un centre mutualiste, un centre de planification et d’éducation familiale ou d’un hôpital ;
  • d’un laboratoire de biologie médicale ou d’un cabinet médical d’anatomo-cyto-pathologie sur prescription médicale ;
  • d'une infirmière de centre de santé qui remplit les conditions pour pratiquer le test dans le cadre de protocoles de coopération entre professionnels de santé ;
  • d’associations intervenant auprès des populations très éloignées du système de santé (accompagnement au dépistage, médiation sanitaire, unités mobiles, etc.)

Programme national de dépistage du cancer du col de l'utérus 

Ce programme national de dépistage a pour objectifs de réduire le nombre de cancers du col de l’utérus et la mortalité liée à ce cancer, d’améliorer l’information ainsi que la qualité de suivi ou des soins. Il garantit à chaque femme un accès égal au dépistage du cancer du col de l’utérus sur l’ensemble du territoire et un niveau de qualité élevé.

Dans  le cadre de ce programme, l'examen cytologique et le test HPV réalisés lors du frottis de dépistage sont pris en charge à 100 % par l'Assurance Maladie. Pour bénéficier de cette prise en charge à 100 %, il faut que la femme ait reçu le courrier d’invitation avec les étiquettes. Le professionnel de santé, qui effectue le dépistage, colle ensuite ces étiquettes sur le prélèvement le jour du rendez-vous.

Cancer du col de l'utérus : information des médecins traitants sur l’éligibilité de leurs patientes aux dépistages

Pour améliorer la participation au dépistage organisé du cancer du col de l'utérus, l’Assurance Maladie adresse aux médecins traitants la liste de leurs patientes qui n’ont pas effectué ce dépistage. Les informations fournies aux médecins traitants leur permettront d’identifier leurs patientes éligibles au dépistages organisé, afin d’échanger avec elles.

Cette action s’inscrit dans les missions de prévention de l’Assurance Maladie et relève d’une mission d’intérêt public. Le texte de loi autorisant cette transmission prévoit la possibilité de s’y opposer, via le portail demarches-simplifiees.fr.

L’opposition porte sur l’envoi des informations aux médecins traitants pour le dépistage organisé du cancer du col de l'utérus, ainsi que pour les dépistages organisés du cancer du sein et du cancer colorectal. Elle est valable pour tous les envois à compter de la date de déclaration de l’opposition.

Plus d’informations sur cette action dans le document « Dépistages organisés des cancers : envoi de listes aux médecins traitants (PDF) ».

Des ressources en langage « facile à lire et à comprendre » (FALC)

Consultez les informations en langage « facile à lire et à comprendre » (FALC) sur le dépistage du cancer du col de l'utérus, en téléchargeant la bande dessinée Le dépistage du cancer du col de l'utérus, réalisée par l’association CoActis Santé dans le cadre de son projet SantéBD.

 

  • Arrêté du 4 mai 2018 relatif à l'organisation du dépistage organisé du cancer du col de l'utérus. JORF n°0105 du 6 mai 2018
  • Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF). Fiche d’information des patientes – Frottis cervical de dépistage. Site internet : CNGOF. Paris ; 2017 [consulté le 21 juin 2022]
  • Institut national du cancer (INCa). Le dépistage du cancer du col de l'utérus. Site internet : INCa. Boulogne Billancourt (Paris) ; 2020  [consulté le 21 juin 2022]
  • Santé publique France. Dépistage du cancer du col de l’utérus. Site internet : Santé publique France. Saint Maurice (France) ; 2022 [consulté le 21 juin 2022]
  • Haute Autorité de santé (HAS). Dépistage du cancer du col de l’utérus : le test HPV-HR recommandé chez les femmes de plus de 30 ans. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2020 [consulté le 21 juin 2022]
  • Arrêté du 1er mars 2021 relatif à l’autorisation du protocole de coopération « Réalisation du frottis cervico-utérin (FCU) de dépistage du cancer du col de l’utérus par l’infirmière du centre de santé ». Journal officiel de la République française du 3 mars 2021
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