Dépistage gratuit du cancer du sein pour les femmes entre 50 et 74 ans
À qui s'adresse le dépistage du cancer du sein ?
Le dépistage du cancer du sein a pour objectif de diminuer le nombre de décès causés par le cancer du sein.
Le dépistage organisé du cancer du sein concerne toutes les femmes entre 50 et 74 ans, sans symptômes et n'ayant pas de facteurs de risque particuliers de cancer du sein, autre que leur âge.
Les femmes ayant un risque élevé ou très élevé de cancer du sein peuvent bénéficier d'un suivi spécifique adapté à leur situation individuelle. Depuis le 1er septembre 2016, les personnes nécessitant un dépistage spécifique peuvent bénéficier d'une prise en charge à 100 % pour les examens recommandés dans leur situation.
Consulter la page Dépistage du cancer du sein - Les niveaux de risque sur le site e-cancer.fr.
Participer au dépistage et adopter quotidiennement des gestes simples pour diminuer son risque de cancer du sein
Il est recommandé pour réduire son risque de cancer du sein :
- d'arrêter de fumer,
- de ne pas consommer plus de 2 verres d'alcool par jour et pas tous les jours,
- de manger équilibré et varié,
- de pratiquer une activité physique régulière.
Le dépistage organisé du cancer du sein
Bénéfices du dépistage organisé
Le dépistage organisé du cancer du sein a pour objectif de diminuer le nombre de décès causés par le cancer du sein. Se faire dépister n’empêche pas d’avoir un cancer du sein mais permet de le détecter plus tôt, avant l’apparition de symptômes. Cette détection précoce permet de soigner plus facilement le cancer et d’augmenter ses chances de guérison, mais aussi de limiter les séquelles liées à certains traitements.
Selon les chiffres issus d'études internationales, les programmes de dépistage du cancer du sein permettent de réduire de 15 et 21 % la mortalité par cancer du sein. Ainsi, grâce au dépistage, de 100 à 300 décès par cancer du sein sont évités pour 100 000 femmes participant de manière régulière au dépistage pendant 7 à 10 ans.
La décision de s’engager dans une démarche de dépistage est un choix personnel : il est important de prendre connaissance des avantages et des inconvénients de cette démarche avant de décider d’y prendre part.
Pour en savoir plus, consulter la page Dépistage du cancer du sein - Avantages et inconvénients sur le site e-cancer.fr.
Cancer du sein : information des médecins traitants sur l’éligibilité de leurs patientes au dépistage
Pour améliorer la participation au dépistage organisé du cancer du sein, l’Assurance Maladie adresse aux médecins traitants la liste de leurs patientes qui n’ont pas effectué ce dépistage. Les informations fournies aux médecins traitants leur permettront d’identifier leurs patientes éligibles au dépistage organisé, afin d’échanger avec elles.
Cette action s’inscrit dans les missions de prévention de l’Assurance Maladie et relève d’une mission d’intérêt public. Le texte de loi autorisant cette transmission prévoit la possibilité de s’y opposer en se rendant sur : https://www.declare-opposition.ameli.fr/.
L’opposition porte sur l’envoi des informations aux médecins traitants pour le dépistage organisé du cancer du sein mais aussi pour les autres dépistages organisés du cancer du col de l'utérus et du cancer colorectal. Elle est valable pour tous les envois à compter de la date de déclaration de l’opposition.
Plus d’informations sur cette action dans le document « Dépistages organisés des cancers : envoi de listes aux médecins traitants (PDF) ».
Vidéo : Questions - réponses sur le dépistage du cancer du sein
© Institut national du cancer
La mammographie de dépistage
La mammographie de dépistage : comment en bénéficier ?
Les femmes sont particulièrement exposées au cancer du sein entre 50 et 74 ans. C'est pourquoi, pendant cette période de vie, elles peuvent bénéficier, tous les 2 ans, sur invitation, de mammographies de dépistage : un moyen simple, de qualité et gratuit pour détecter un cancer du sein le plus tôt possible.
Le dépistage du cancer du sein est simple
Si vous avez entre 50 et 74 ans, tous les 2 ans vous recevrez un courrier d'invitation pour effectuer une mammographie de dépistage, accompagné d'un bon de prise en charge et de la liste des radiologues de votre département agréés dans le cadre du programme de prévention national. Choisissez le radiologue que vous voulez dans cette liste et prenez rendez-vous. Si vous avez 50 ans et n’avez pas encore reçu ce courrier, demandez conseil à votre médecin traitant lors d’une consultation pour qu’il vous indique la marche à suivre. Vous pouvez aussi appeler la structure de gestion en charge de l'organisation du dépistage du cancer du sein dans votre département. Ces structures gèrent en effet le programme de dépistage organisé au niveau départemental ou interdépartemental et envoient les courriers d'invitation.
Le dépistage du cancer du sein est gratuit
Lors de la consultation, présentez le bon de prise en charge avec votre courrier d’invitation et votre carte Vitale. Vous n’aurez rien à payer. L’Assurance Maladie règlera directement le radiologue.
Le dépistage du cancer du sein est contrôlé
Dans le cadre du programme de dépistage organisé du cancer du sein, une deuxième lecture systématique des mammographies jugées normales est assurée par un second radiologue expert.
Les résultats de la mammographie
Le radiologue vous communique les premiers résultats dès la fin de votre consultation. Dans le cadre du dépistage organisé, les clichés sont adressés à un deuxième radiologue qui procède à une seconde lecture. Les résultats définitifs vous sont envoyés ainsi qu'au médecin de votre choix par courrier.
Après la mammographie de dépistage, s'il existe des anomalies radiologiques, d'autres examens peuvent être demandés (échographie, biopsie...) Ces examens complémentaires sont pris en charge par votre caisse d'Assurance Maladie aux conditions habituelles de remboursement.
Après chaque mammographie, conservez soigneusement vos clichés ainsi que le compte-rendu.
Pensez à apporter les précédentes mammographies à votre radiologue lors de vos prochains dépistages. Le but est de pouvoir comparer les anciens et les nouveaux clichés.
Quelle est la place de l'échographie mammaire ?
Dans certaines situations, une échographie des seins est nécessaire pour compléter la mammographie, par exemple lorsque la densité des seins ne permet pas d'interpréter correctement la mammographie. Dans ce cas, l'échographie est prise en charge dans les conditions habituelles de remboursement et non pas à 100 %.
Même entre deux mammographies de dépistage, il est important de surveiller ses seins
Durant les 2 années qui s’écoulent entre 2 mammographies de dépistage, certains cancers peuvent apparaître.
Consultez au moins 1 fois par an votre médecin traitant ou votre gynécologue pour un examen clinique de vos seins.
Durant cet intervalle, il est important de rester attentive aux éventuels changements au niveau de vos seins. N'hésitez pas à consulter si vous constatez :
- une boule ou une grosseur dans un sein ou une aisselle ;
- une rougeur ou un aspect irrégulier "peau d'orange" de la peau de vos seins ;
- une rétraction au niveau du mamelon ;
- ou un écoulement anormal.
Questions-réponses autour de la mammographie
Voici les questions les plus fréquentes, que vous vous posez peut-être.
Oui, vous choisissez vous-même votre radiologue parmi une liste de radiologues agréés jointe au courrier d’invitation. Ces radiologues répondent aux critères de qualité du dépistage organisé. Vérifiez si votre cabinet de radiologie habituel figure sur cette liste.
Parce que les examens de dépistage sont justement des examens de surveillance, en l’absence de symptômes. La mammographie permet de détecter des cancers de petite taille, bien avant qu'ils ne soient palpables ou que des symptômes ne se manifestent. Le but, c'est de pouvoir agir au plus tôt, car, quand le cancer est détecté à un stade précoce, il peut être guéri dans 9 cas sur 10.
Consultez la page Dépistage du cancer du sein sur le site e-cancer.fr.
Oui, car chaque femme peut développer un cancer du sein, même sans prédisposition familiale ; en effet, l'âge (entre 50 et 74 ans) est un facteur de risque en soi. À partir de 50 ans, même si l’on est en bonne santé, il est donc recommandé de faire une mammographie de dépistage tous les deux ans. Mais le choix de faire ce dépistage vous appartient : parlez-en avec votre médecin.
Votre radiologue sait que vous pouvez ressentir une certaine appréhension. N’hésitez pas à lui poser toutes vos questions et à lui signaler toute gêne que vous pourriez ressentir. Il est à votre écoute et prendra soin de vous expliquer la manière dont va se dérouler votre examen.
Parce que c’est entre 50 et 74 ans que les femmes ont le plus de risques de développer un cancer du sein. Néanmoins, le médecin traitant ou le gynécologue peut proposer une surveillance spécifique (dépistage individuel) aux femmes plus jeunes ou plus âgées, en fonction de leurs antécédents personnels et familiaux. Par ailleurs, quel que soit l’âge, un examen clinique régulier des seins par un médecin est recommandé. Entre deux consultations, l’autopalpation peut permettre de détecter des symptômes qui doivent alerter.
Vidéo : pourquoi le dépistage organisé du cancer du sein est-il programmé entre 50 et 74 ans ?
© Institut national du cancer
Risque élevé ou très élevé de cancer du sein : les situations nécessitant une surveillance spécifique
Certaines femmes présentent des facteurs de risque particuliers qui nécessitent un dépistage spécifique, en raison de certains antécédents familiaux ou personnels.
Niveau de risque très élevé de cancer du sein en cas de mutation génétique
Lorsque plusieurs personnes d’une même famille sont atteintes de cancer du sein ou de l’ovaire, il peut s’agir d’un cancer héréditaire, dû à une anomalie génétique qui peut se transmettre d’une génération à l’autre (le plus souvent, mutation du gène BRCA1 ou BRCA2). Seuls 5 à 10 % des cancers du sein sont héréditaires.
Cependant, ce n’est pas parce qu’une personne de votre famille a eu un cancer du sein que vous présentez forcément des prédispositions génétiques.Votre médecin peut calculer un score (le score d’Eisinger) afin d’évaluer la nécessité d’une consultation en oncogénétique, si votre histoire familiale est évocatrice d’une mutation génétique. Pendant cette consultation, le médecin spécialiste évalue le risque génétique et propose éventuellement une recherche de mutation.
À l’issue de cette consultation et d’un test génétique, si une mutation génétique est identifiée, votre risque est évalué comme étant très élevé, vous avez droit à une exonération du ticket modérateur des examens de surveillance qui vous sont recommandés :
- examen clinique tous les 6 mois dès l'âge de 20 ans ;
- examens radiologiques de surveillance annuels (IRM mammaire et/ou mammographie selon les cas, parfois complétée d’une échographie) dès 30 ans.
En l’absence d’identification d’une mutation BRCA 1 ou 2 dans la famille, c’est à l’oncogénéticien d’évaluer le niveau de risque personnel de cancer du sein de la femme, au vu de son arbre généalogique et de son âge.
Niveau de risque élevé de cancer du sein
Les situations de risque élevé
Le risque de développer un cancer du sein est élevé si la femme :
- présente des lésions atypiques du sein : hyperplasie canalaire atypique, hyperplasie lobulaire atypique ou une affection proliférative bénigne. Il s’agit de cellules anormales qui se développent dans les canaux ou les lobules du sein. Ces lésions ne sont pas cancéreuses, mais doivent être surveillées en raison de leur risque évolutif ;
- a un antécédent personnel de cancer du sein, de l'utérus et/ou de l'endomètre ( tapissant l'intérieur de l'utérus) ;
- a été exposée à une irradiation thoracique à haute dose avant l'âge de 30 ans (une irradiation du thorax, lors d’une radiothérapie pour une maladie de Hodgkin par exemple).
Quel dépistage en cas de risque élevé de cancer du sein ?
Si vous êtes dans une de ces situations, votre risque de cancer du sein est considéré comme élevé et une surveillance spécifique à votre cas vous est proposée. Les modalités de cette surveillance, en plus des examens cliniques, peuvent consister en :
- les mêmes examens de dépistage que ceux du dépistage organisé, mais débutés plus tôt et/ou faits à des intervalles plus courts ;
- d'autres examens en complément de la mammographie : échographie, IRM...
Vous avez droit à une exonération du ticket modérateur des examens de surveillance qui vous sont recommandés (mammographie parfois complétée d’une échographie ou IRM). Dans les cas d'antécédent personnel de cancer du sein ou de radiothérapie thoracique, la surveillance particulière est prise en charge à 100 % dans le cadre du dispositif « affection de longue durée » (ALD). Pour en savoir plus, parlez-en au médecin qui vous suit.
Facteurs de risque ne justifiant pas une surveillance spécifique
D'autres éléments pourraient jouer un rôle dans l'apparition d'un cancer du sein, mais ils ne justifient pas à ce jour de modalités de dépistage particulières :
- une densité mammaire importante après la ménopause ;
- la prise de traitements hormonaux (pilule contraceptive, traitement hormonal substitutif de la ménopause) ;
- certains facteurs de mode de vie : le tabagisme, la consommation d'alcool, le surpoids ou l'obésité.
Dans ces derniers cas, aucune surveillance radiologique spécifique n’est recommandée avant l’entrée dans le dépistage organisé à partir de 50 ans.
Consulter le site de l'Institut national du cancer (INCa) Prévention et dépistage des cancers du sein, qui délivre des conseils en fonction de votre âge.
Interview de Dr Dominique Martin, médecin conseil national à l’Assurance Maladie (vidéo 3 minutes)
Le dr Dominique Martin fait un état des lieux des dépistages en France et rappelle leur importance. Il détaille aussi les propositions présentées dans le rapport annuel de l’Assurance Maladie pour encourager la participation aux campagnes de dépistage organisé des cancers.
[Interview de Dominique Martin, face caméra]
Le cancer du sein détecté précocement guérit dans 90 % des cas, plus de 90 % des cas. Si par contre on attend le stade des métastases, cette chance de guérison tombe à 25 %.
[Le nom de la série de vidéos « Améliorer la santé de demain : les propositions de l’Assurance Maladie » s’affiche à l’écran]
[Le titre de la vidéo « Améliorer le taux de participation aux dépistages organisés des cancers » s’affiche à l’écran]
Avec les pathologies neurocardiovasculaires, les cancers sont la principale source de morbidité, de maladie et de mortalité dans notre pays.
Parmi les cancers, il y a trois cancers importants qui constituent l’essentiel des cancers les plus fréquents : le cancer du sein chez la femme, le cancer de l’utérus et le cancer colorectal.
On sait par expérience et on l’a démontré que détectés de manière précoce, ces cancers présentent des chances de guérison beaucoup plus importantes.
Par exemple, le cancer du sein détecté précocement guérit dans 90 % des cas, plus de 90 % des cas. Si par contre on attend le stade des métastases, cette chance de guérison tombe à 25 %. Et c’est la même chose pour le cancer colorectal et le cancer de l’utérus.
Il est donc essentiel de diagnostiquer ces cancers de façon précoce, de façon organisée, et de façon régulière : c’est ce qu’on appelle les politiques de dépistage qu’on propose à la population.
Pour autant en France on est en retard sur le dépistage. On est traditionnellement en retard par rapport à nos pays voisins équivalents et, on l’observe depuis quelques temps, il y a une dégradation du taux de dépistage dans notre pays. Le covid a fortement impacté, et négativement, le dépistage. Lors du premier confinement le dépistage s’est totalement effondré. Il est quasiment tombé à zéro. On a retrouvé aujourd’hui des taux qui étaient ceux d’avant la crise covid mais pour autant on n’a pas rattrapé le retard qui avait été pris à cette période.
C’est pourquoi l’Assurance Maladie en lien avec l’Institut National du Cancer, a décidé de mettre en place une politique de dépistage ambitieuse avec plusieurs axes.
Le 1er c’est un axe de communication, d’information et d’accompagnement des assurés et des professionnels de santé.
Et par ailleurs, l’Assurance Maladie va envoyer aux médecins traitants la liste de leurs patients qui n’ont pas répondu à l’offre de dépistage de façon à ce que le médecin traitant puisse en échanger, en discuter avec son patient et le convaincre de se faire dépister.
Et puis dans un 2e temps, d’ici l’année prochaine, l’Assurance Maladie enverra à travers amelipro une forme dématérialisée et, de manière régulière – 2 fois par an – le médecin recevra la liste de ses patients qui n’ont pas répondu à l’offre de dépistage et pour lesquels un échange est nécessaire entre le médecin et le patient.
L’objectif de cette politique c’est évidemment d’améliorer le taux de dépistage, c’est très important pour retrouver des taux de dépistage équivalents à ceux de nos voisins européens mais in fine, surtout d’améliorer et de diminuer le risque de maladie, et surtout de diminuer la mortalité liée à ces cancers.
[Le logo de l’Assurance Maladie apparait en clôture de la vidéo]
Comprendre avec des images et des mots simples
Voici une liste de bandes dessinées, pour comprendre et prendre soin de votre santé. Elles ont été réalisées par l’association CoActis Santé, avec des images et des mots simples. Ces fiches peuvent être adaptées selon votre profil (femme, homme, enfant, malentendant…).
Si vous avez une question sur le cancer du sein, deux BD peuvent vous aider :
- Téléchargez la BD La mammographie – Le dépistage des cancers du sein, qui décrit le déroulement d’une mammographie.
- Téléchargez la BD La prévention du cancer, qui explique comment diminuer les risques de cancer.
- Institut national du cancer (INCa). Lutter contre le cancer du sein : des petits gestes pour prévenir près de 20 000 cancers par an. Site internet : INCa. Boulogne Billancourt (France) ; 2019 [consulté le 10 mai 2021]
- Institut national du cancer (INCa). Dépistage du cancer du sein. Le programme de dépistage organisé. Site internet : INCa. Boulogne Billancourt (France) ; 2018 [consulté le 10 mai 2021]]
- Institut national du cancer (INCa). Dépistage du cancer du sein : les niveaux de risque. Site internet : INCa. Boulogne Billancourt (France) ; 2017 [consulté le 10 mai 2021]]
- Haute Autorité de santé (HAS). Cancer du sein : modalités spécifiques de dépistage pour les femmes à haut risque. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2019[consulté le 10 mai 2021]]
- Ministère des Solidarités et de la santé. Concertation citoyenne et scientifique : ensemble, améliorons le dépistage du cancer du sein. Rapport du comité d'orientation. Site internet : Ministère des Solidarités et de la santé. Paris ; 2016 [consulté le 10 mai 2021]