Arrêt de travail pour maladie : les indemnités journalières du salarié
09 avril 2025
Votre médecin vous a prescrit un arrêt de travail ? Que vous soyez salarié ou sans emploi, vous pouvez percevoir des indemnités journalières après un délai de carence de 3 jours.
Les indemnités journalières (IJ) vous sont versées par l'Assurance Maladie pour compenser votre salaire pendant l’arrêt de travail. Sous certaines conditions, vous pouvez percevoir des IJ après un délai de carence de 3 jours. Elles sont calculées à partir de vos salaires bruts et versées après traitement de votre dossier par votre caisse primaire d'assurance maladie puis tous les 14 jours en moyenne.
À noter : vos relevés d'indemnités journalières valident également vos droits à la retraite. Conservez-les sans limitation de durée, comme vos bulletins de salaire.
En fonction de la durée de votre arrêt maladie, les conditions pour être indemnisé sont différentes.
Pour bénéficier des indemnités journalières (IJ) :
- vous devez avoir travaillé au moins 150 heures sur la période des 3 mois ou 90 jours qui précèdent votre arrêt de travail. Par exemple, pour un arrêt de travail débutant le 1er novembre 2024, votre droit aux indemnités journalières maladie est ouvert si vous avez travaillé au moins 150 heures entre le 1er août 2024 et le 31 octobre 2024 ;
- ou vous devez avoir cotisé sur un salaire au moins égal à 1 015 fois le montant du Smic horaire au cours des 6 mois précédant l'arrêt de travail. Par exemple, pour un arrêt de travail débutant le 1er novembre 2024, votre droit aux IJ est ouvert si, entre le 1er mai 2024 et le 31 octobre 2024, votre rémunération a été au moins égale à 12 058,20 € (1 015 x 11,88 €) (1).
(1) Calculé sur la base horaire du Smic au 1er novembre 2024.
Pour bénéficier des indemnités journalières si vous êtes en arrêt de travail pour maladie longue durée :
- vous devez, à la date de votre arrêt de travail, être affilié à l’Assurance Maladie depuis 12 mois ;
et
- avoir travaillé au moins 600 heures au cours des 12 mois ou des 365 jours précédant l'arrêt de travail. Par exemple, pour un arrêt de travail débutant le 1er novembre 2024, votre droit aux IJ est ouvert si vous avez travaillé au moins 600 heures entre le 1er novembre 2023 et le 31 octobre 2024 ;
ou
- vous devez, à la date de votre arrêt de travail, être affilié à l’Assurance Maladie depuis 12 mois ;
et
- avoir cotisé sur un salaire au moins égal à 2 030 fois le montant du Smic horaire au cours des 12 mois précédant l'arrêt de travail. Par exemple, pour un arrêt de travail débutant le 1er novembre 2024, votre droit aux IJ est ouvert si, entre le 1er novembre 2023 et le 31 octobre 2024, votre rémunération ou le total de vos différentes rémunérations a été au moins égal à 24 116,40 € (2 030 x 11,88 €, le montant du Smic horaire brut (1)).
(1) Calculé sur la base horaire du Smic au 1er novembre 2024.
Vous exercez une profession à caractère saisonnier ou discontinu ? Si vous ne remplissez pas les conditions de montant de cotisations ou de durée de travail prévues dans le cas général pour un arrêt inférieur à 6 mois, vous devez, pour bénéficier des indemnités journalières :
- avoir travaillé au moins 600 heures au cours des 12 mois ou des 365 jours précédant l'arrêt de travail. Par exemple, pour un arrêt de travail débutant le 1er novembre 2024, votre droit aux IJ est ouvert si vous avez travaillé au moins 600 heures entre le 1er novembre 2023 et le 31 octobre 2024 ;
- ou avoir cotisé sur un salaire au moins égal à 2 030 fois le montant du Smic horaire au cours des 12 mois précédant l'arrêt de travail. Par exemple, pour un arrêt de travail débutant le 1er novembre 2024, votre droit aux IJ est ouvert si, entre le 1er novembre 2023 et le 31 octobre 2024, votre rémunération ou le total de vos différentes rémunérations a été au moins égal à 24 116,40 € (2 030 x 11,88 €, le montant du Smic horaire brut (1).
Si la durée de l'arrêt de travail pour maladie est supérieure à 6 mois, vous devez également être affilié auprès de l’Assurance Maladie depuis 12 mois à la date de votre arrêt.
À noter : vous pouvez bénéficier de 360 jours d’indemnités journalières sur une période maximale de 3 ans. Si vous avez une affection de longue durée (ALD), vous pouvez bénéficier d'indemnités journalières pendant 3 ans. Renseignez-vous auprès de votre caisse d'assurance maladie.
(1) Calculé sur la base horaire du Smic au 1er novembre 2024.
Avant tout, votre médecin doit vous avoir prescrit un arrêt de travail s’il estime que votre état de santé le nécessite. Deux situations peuvent se présenter.
Une grande partie des données qui vont permettre d’étudier votre dossier sont dans ce cas transmises automatiquement à la caisse primaire d'assurance maladie et au service médical.
Vous devez quand même obligatoirement adresser à votre employeur l'exemplaire imprimé remis par le médecin, dans un délai de 48 heures suivant la date de votre arrêt de travail. Ce délai reste le même quelle que soit la durée de l’arrêt de travail prescrit. À réception de votre arrêt de travail, votre employeur vous transmettra une attestation de salaire qui servira au paiement des indemnités journalières. Si vous avez plusieurs employeurs, chacun devra établir une attestation de salaire.
Pour en savoir plus, consultez l’article « Arrêt de travail pour maladie : les démarches du salarié ».
Vous devez alors obligatoirement :
- adresser les volets 1 et 2 du formulaire à votre caisse primaire d'assurance maladie ;
- adresser le volet 3 du formulaire à votre employeur.
Vous avez 48 heures pour effectuer ces démarches. Ce délai reste le même quelle que soit la durée de l’arrêt de travail prescrit.
À réception de votre arrêt de travail, votre employeur vous transmettra une attestation de salaire qui servira au paiement des indemnités journalières. Si vous avez plusieurs employeurs, chacun devra établir une attestation de salaire.
Il existe désormais un nouveau formulaire papier Cerfa plus sécurisé et les professionnels de santé sont encouragés à les utiliser. Dès le 1er juillet 2025, ce nouveau formulaire sécurisé devient obligatoire pour tout arrêt de travail sous format papier. Votre CPAM n'acceptera plus les scans ou les photocopies des arrêts de travail car ils seront détectés comme des faux.
Quand le médecin vous remet votre arrêt de travail, assurez-vous qu’il comporte bien des parties surlignées en orange et que le logo de l’Assurance Maladie est de couleur argenté. Ce sont 2 des points d’authentification du nouveau formulaire.
Pour en savoir plus, consultez l’article « Arrêt de travail pour maladie : les démarches du salarié ».
Base de calcul
L'indemnité journalière que vous recevrez pendant votre arrêt de travail est égale à 50 % de votre salaire journalier de base. Celui-ci est calculé sur la moyenne des salaires bruts des 3 derniers mois précédant votre arrêt de travail (12 mois en cas d'activité saisonnière).
Par exemple : pour un salaire de 75 € par jour, votre indemnité sera de 37,50 € bruts par jour.
Votre salaire est pris en compte dans la limite de 1,4 fois le Smic mensuel, soit 2 522,52 € bruts (sur la base du Smic en vigueur au 1er novembre 2024 et pour les arrêts de travail débutant à compter du 1er décembre 2024). Même si votre salaire est supérieur à 2 522,52 €, votre indemnité journalière ne pourra pas excéder 41,47 € bruts.
À noter : votre entreprise est peut-être soumise à une convention collective de branche professionnelle qui assure le maintien de votre salaire intégral ou partiel pendant votre arrêt de travail pour maladie. Elle peut aussi avoir conclu un accord interne à l’entreprise qui prévoit ce maintien, appelé subrogation. Renseignez-vous auprès du service qui gère la paye dans votre entreprise.
Les indemnités journalières maladie sont dues à compter du 4e jour d’arrêt de travail.
Votre caisse primaire d'assurance maladie verse vos indemnités journalières après traitement de votre dossier puis tous les 14 jours en moyenne. Les délais de traitement selon votre caisse et votre relevé de remboursement sont consultables dans votre compte ameli.
Le délai de carence de 3 jours
Pendant les 3 premiers jours de votre arrêt de travail, aucune indemnité journalière ne vous est versée ; c'est ce que l'on appelle le délai de carence. Il s'applique au début de chaque arrêt de travail.
Exceptions au délai de carence
Le délai de carence ne s'applique pas dans les cas suivants :
- vous bénéficiez d'une prolongation de votre arrêt de travail, après une reprise d'activité de 48 heures maximum entre la fin de votre arrêt initial et le début de l’arrêt de prolongation ;
- votre arrêt est dû à une affection de longue durée (ALD). Dans ce cas, le délai de carence est retenu uniquement pour le premier arrêt de travail (valable sur une période de 3 ans) ;
- vous êtes en arrêt de travail pour accident du travail ou maladie professionnelle ;
- vous êtes en arrêt de travail à la suite d'une interruption spontanée de grossesse (fausse couche). Plus d'informations sur les arrêts de travail pour interruption spontanée de grossesse.
À noter : selon votre convention collective ou votre accord d’entreprise, il est possible que votre salaire soit maintenu même pendant les 3 jours de carence.
Qui vous versera vos indemnités journalières ?
C’est votre caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) qui vous versera vos indemnités journalières, sauf si votre entreprise prévoit le maintien de salaire en cas d'arrêt de travail. Dans ce cas, c’est votre employeur qui percevra les indemnités journalières versées par votre caisse primaire d'assurance maladie. C’est ce que l’on appelle la « subrogation ».
Que vous soyez payé avec le chèque emploi service universel (Cesu) ou le service Pajemploi, votre employeur déclare votre activité de service à la personne et votre rémunération. Vous disposez de droits à l’Assurance Maladie.
Des indemnités journalières (IJ) peuvent vous être versées en cas d’arrêt de travail par l'Assurance Maladie.
Pour en bénéficier :
- vous devez envoyer votre arrêt de travail (détail au début de cet article). Si vous avez plusieurs employeurs, vous devez transmettre une copie du volet 3 de l’arrêt de travail à chaque employeur ;
- vous devez envoyer à votre CPAM une attestation sur l'honneur indiquant obligatoirement le dernier jour de travail (DJT) chez tous vos employeurs : télécharger le modèle d’attestation DJT à remplir (PDF).
Cette date du dernier jour travaillé est indispensable pour le versement des indemnités journalières.
Les indemnités journalières (IJ) vous sont versées par l'Assurance Maladie pour compenser la perte de vos allocations chômage pendant votre arrêt maladie. Vous pouvez les percevoir au terme d’un délai de carence de 3 jours, dès lors que vous remplissez les conditions. Elles sont calculées à partir de votre dernier salaire et sont versées après le traitement de votre dossier puis tous les 14 jours en moyenne. Important : à Mayotte, si vous êtes sans emploi, vous ne pouvez pas percevoir d’indemnités journalières en cas d'arrêt maladie.
Quels sont les critères pour bénéficier des IJ maladie ?
Vous pouvez percevoir des indemnités journalières (IJ) si vous êtes sans emploi et remplissez l'une des conditions suivantes :
- vous percevez une allocation chômage ou ;
- vous avez été indemnisé par l'assurance chômage au cours des 12 derniers mois ou vous avez cessé votre activité salariée depuis moins de 12 mois.
Quelles démarches pour bénéficier de vos indemnités journalières ?
Adressez à votre caisse d'assurance maladie les documents suivants :
- votre certificat de travail et vos bulletins de salaire pour les 4 mois qui précèdent la date d'interruption de travail ; si votre activité n’est pas continue (par exemple, activité saisonnière), vous pourrez avoir à fournir vos bulletins de salaire sur la période des 12 mois qui précèdent la fin de votre dernier contrat ;
- si vous êtes indemnisé par France travail (ex-Pôle emploi) (site externe) ou que vous l’avez été dans les 12 mois qui précèdent l’arrêt de travail, l'avis d'admission à l'allocation chômage et la dernière attestation de versement.
Quel sera le montant de vos indemnités journalières ?
C'est le salaire que vous touchiez pendant vos derniers mois travaillés qui détermine le montant de vos indemnités journalières, et non votre allocation chômage.
De même, si vous avez cessé votre activité il y a moins d’un an sans bénéficier d'allocations, vos droits seront étudiés à partir de vos derniers salaires.
L'indemnité journalière que vous recevrez pendant votre arrêt maladie est égale à 50 % de votre salaire journalier de base. Celui-ci est calculé sur la moyenne des salaires bruts des 3 mois qui précèdent votre arrêt de travail (ou des 12 mois précédant votre cessation d'activité pour une activité non continue). Par exemple : pour un salaire de 75 € par jour, votre indemnité sera de 37,50 € bruts par jour.
Votre salaire est pris en compte dans la limite de 1,4 fois le Smic mensuel, soit 2 522,52 € bruts (sur la base du Smic en vigueur au 1er novembre 2024 et pour les arrêts de travail débutant à compter du 1er décembre 2024). Même si votre salaire est supérieur à 2 522,52 €, votre indemnité journalière ne pourra pas excéder 41,47 € bruts.
À noter : l'indemnité journalière de l'Assurance Maladie n'est pas cumulable avec l'allocation chômage. Le versement de vos indemnités journalières pour maladie entraîne donc l'interruption des versements de France Travail (ex-Pôle emploi) pendant votre arrêt maladie. Cela reporte d'autant de jours vos droits à l'allocation chômage.
Quand pourrez-vous commencer à bénéficier des indemnités journalières ?
Les indemnités journalières forfaitaires maladie sont dues à compter du 4e jour d’arrêt de travail.
Votre caisse primaire d'assurance maladie verse vos indemnités journalières après traitement de votre dossier puis tous les 14 jours en moyenne. Elle vous adresse en même temps un relevé.
Le délai de carence de 3 jours
Pendant les 3 premiers jours de votre arrêt de travail, aucune indemnité journalière ne vous est versée ; c'est ce que l'on appelle le délai de carence. Il s'applique au début de chaque arrêt de travail.
Exceptions au délai de carence
Le délai de carence ne s'applique pas dans les cas suivants :
- la reprise d'activité entre deux prescriptions d'arrêt de travail ne dépasse pas 48 heures ;
- vous êtes en affection de longue durée (ALD) et vos arrêts de travail sont en rapport avec cette maladie. Dans ce cas, le délai de carence n'est retenu que pour le premier arrêt de travail (valable sur une période de 3 ans).
Si vous êtes en situation de cumul emploi-retraite, c’est-à-dire que vous avez atteint l’âge légal de départ à la retraite, que vous êtes bénéficiaire d’une pension de retraite de droit propre (hors pension de réversion) et que vous exercez parallèlement une activité professionnelle, vous pouvez prétendre au versement d’indemnités journalières maladie en cas d’arrêt de travail.
Il vous suffit de justifier :
- d'avoir travaillé au moins 150 heures au cours des 3 mois civils ou des 90 jours précédant l'arrêt de travail ;
- ou d'avoir cotisé sur un salaire au moins égal à 1 015 fois le montant du SMIC horaire au cours des 6 mois civils précédant l'arrêt de travail.
Dans ce cas, la durée de versement des indemnités journalières est limitée à 60 jours pour toute la période de votre retraite.
Si vous êtes en situation de retraite progressive, vous pouvez prétendre au versement d’indemnités journalières maladie en cas d’arrêt de travail, dans les conditions habituelles, si :
- votre arrêt de travail initial est prescrit après le 30 avril 2023 ;
- vous étiez en arrêt de travail avant le 1er mai 2023 et n’aviez pas atteint 60 jours d’indemnisation au 1er mai 2023.
Si vous ne remplissez pas l’une de ces 2 conditions, vous bénéficierez d’un nombre d’indemnités journalières limitées à 60 jours.
Les indemnités journalières sont soumises aux prélèvements sociaux comme les salaires :
- 0,5 % au titre de la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) ;
- 6,2 % au titre de la contribution sociale généralisée (CSG).
Les indemnités journalières sont également soumises à l'impôt sur le revenu, sauf celles qui sont versées pour des arrêts de travail dus à une affection de longue durée (ALD).
Depuis le 1er janvier 2019, le prélèvement à la source de votre impôt sur le revenu est effectué sur vos indemnités journalières versées par l’Assurance Maladie, en fonction d’un taux calculé et transmis automatiquement à l’Assurance Maladie par l’administration fiscale.
Depuis votre compte ameli, vous pouvez vérifier le montant imposable de vos prestations, le taux d’imposition appliqué et le montant retenu au titre de votre impôt sur le revenu.
À noter : conservez vos relevés d'indemnités journalières sans limitation de durée comme vos bulletins de salaire, ils valident également vos droits à la retraite.
Quelle que soit la durée de l’arrêt de travail que votre médecin vous a prescrit, vous avez 48 heures pour transmettre l’avis d’arrêt de travail à votre caisse primaire d’assurance maladie et à votre employeur. Au terme de l’arrêt de travail, des visites médicales peuvent être prévues pour préparer au mieux la reprise de votre activité.
Pour en savoir plus sur les démarches et formalités, consultez l’article Arrêt de travail pour maladie : les démarches du salarié.
- France Travail (ex-Pôle emploi)
- En cas d’arrêt maladie, l’employeur doit-il assurer le maintien de salaire ? (Site : Code du travail numérique)
- En cas de maladie, le salarié a-t-il droit à une garantie d’emploi ? (Site : Code du travail numérique)
- Si le salarié est malade pendant ses congés : quelles conséquences ? (Site : Code du travail numérique)
- Arrêt maladie pendant la période d'essai : quelles sont les règles ? (Site : Code du travail numérique)
- Arrêt maladie pendant le préavis : quelles conséquences ? (Site : Code du travail numérique)