Arrêt de travail pour maladie ou accident : les indemnités journalières du professionnel libéral
09 avril 2025
Vous êtes professionnel libéral, votre état de santé ne vous permet pas de reprendre votre activité et votre médecin vous a prescrit un arrêt de travail ? Sous certaines conditions, vous pouvez percevoir des indemnités journalières après un délai de carence de 3 jours.
Les professionnels libéraux y compris les praticiens et auxiliaires médicaux conventionnés (PAMC) sont concernés pour leurs indemnités journalières versées à l'occasion d'arrêts de travail débutant à compter du 1er juillet 2021.
Pour les médecins remplaçants ayant adhéré à l’offre simplifiée et pour les conjoints collaborateurs, ce dispositif s’applique à partir du 1er janvier 2022. Les avocats ne sont pas concernés car ils disposent déjà d’une couverture assurantielle privée et obligatoire d’indemnités journalières.
Pour pouvoir prétendre à une indemnisation de votre arrêt de travail pour maladie ou accident, vous devez justifier d’au moins 12 mois d’affiliation continus dans votre activité. La durée totale de l’arrêt ne peut pas dépasser 90 jours.
À noter : si les droits ne sont pas réunis, votre arrêt de travail peut, sous certaines conditions, être indemnisable au titre du maintien de droits de votre activité précédente : renseignez-vous auprès de votre caisse primaire d'assurance maladie (CPAM).
Pour percevoir les indemnités journalières de l’Assurance Maladie pendant votre arrêt de travail, vous devez remplir trois conditions :
- vous êtes dans l’incapacité temporaire de continuer ou de reprendre une activité professionnelle pour cause de maladie ou d’accident ;
- vous avez un arrêt de travail prescrit par votre médecin traitant ayant constaté cette incapacité de continuer ou de reprendre une activité professionnelle ;
- vous avez arrêté votre activité.
En cas de cumul emploi-retraite ou de retraite progressive
Si vous êtes en situation de cumul emploi-retraite, c’est-à-dire que vous avez atteint l’âge légal de départ à la retraite, que vous êtes bénéficiaire d’une pension de retraite de droit propre (hors pension de réversion) et que vous exercez parallèlement une activité professionnelle, vous pouvez prétendre au versement d’indemnités journalières maladie en cas d’arrêt de travail.
Dans ce cas, la durée de versement des indemnités journalières est limitée à 60 jours pour toute la période de votre retraite.
Si vous êtes en situation de retraite progressive, vous pouvez prétendre au versement d’indemnités journalières maladie en cas d’arrêt de travail, dans les conditions habituelles, si :
- votre arrêt de travail initial est prescrit après le 30 avril 2023 ;
- vous étiez en arrêt de travail avant le 1er mai 2023 et n’aviez pas atteint 60 jours d’indemnisation au 1er mai 2023.
Si vous ne remplissez pas l’une de ces deux conditions, vous bénéficierez d’un nombre d’indemnités journalières limitées à 60 jours.
Vous exercez une profession libérale non réglementée ?
Vous êtes considéré comme travailleur indépendant artisan/commerçant et bénéficiez à ce titre de la même prise en charge (y compris les indemnités journalières pour maladie ou accident) :
- si vous exercez, depuis 2018, une profession libérale non réglementée en tant que micro-entrepreneur ;
- si vous exercez une profession libérale non réglementée (quel que soit le régime fiscal), depuis 2019.
Les anciens professionnels libéraux non réglementés qui n’ont pas opté pour le statut d’artisan/commerçant bénéficient des mêmes prestations que les professions libérales réglementées décrites sur cette page.
Les indemnités journalières vous sont versées par l'Assurance Maladie pour compenser votre revenu pendant l’arrêt de travail. Sous certaines conditions, vous pouvez percevoir des indemnités journalières après un délai de carence de 3 jours. Elles sont calculées à partir de vos revenus cotisés et elles sont versées tous les 14 jours en moyenne.
À noter : conservez vos relevés d'indemnités journalières sans limitation de durée.
Avant tout, votre médecin doit vous avoir prescrit un arrêt de travail s’il estime que votre état de santé le nécessite. Deux situations peuvent se présenter.
Une grande partie des données qui vont permettre d’étudier votre dossier sont dans ce cas transmises automatiquement à la caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) et au service médical.
Pour en savoir plus, consultez l’article « Arrêt pour maladie : les démarches du travailleur indépendant ».
Vous devez alors obligatoirement :
- adresser les volets 1 et 2 du formulaire à votre caisse d'assurance maladie ;
- conserver le volet 3 du formulaire ou l’adresser à votre agence France Travail (ex-Pôle emploi) si vous percevez ou êtes susceptible de percevoir l’allocation des travailleurs indépendants (ATI).
Vous avez 48 heures pour effectuer ces démarches. Ce délai reste le même quelle que soit la durée de l’arrêt de travail prescrit.
Il existe désormais un nouveau formulaire papier Cerfa plus sécurisé et les professionnels de santé sont encouragés à les utiliser. Dès le 1er juillet 2025, ce nouveau formulaire sécurisé devient obligatoire pour tout arrêt de travail sous format papier. Votre CPAM n'acceptera plus les scans ou les photocopies des arrêts de travail car ils seront détectés comme des faux.
Quand le médecin vous remet votre arrêt de travail, assurez-vous qu’il comporte bien des parties surlignées en orange et que le logo de l’Assurance Maladie est de couleur argenté. Ce sont 2 des points d’authentification du nouveau formulaire.
Pour en savoir plus, consultez l’article « Arrêt pour maladie : les démarches du travailleur indépendant ».
Base de calcul et plafond
L'indemnité journalière que vous recevrez pendant votre arrêt de travail est égale à 1/730e de votre revenu d’activité annuel moyen (Raam) (1). Celui-ci est calculé sur la moyenne de vos revenus cotisés des 3 années civiles précédant la date de votre arrêt de travail.
La moyenne de vos revenus pris en compte est plafonnée à 3 fois le montant du plafond annuel de la sécurité sociale (Pass) en vigueur au jour du constat médical de l’incapacité de travail, soit 3 x 47 100 € bruts (au 1er janvier 2025). Même si votre revenu d’activité annuel moyen est supérieur à ce plafond, votre indemnité journalière ne pourra pas excéder le montant maximum de 193,56 € bruts fixé au 1er janvier 2025.
(1) Pour les auto-entrepreneurs le revenu annuel correspond au chiffre d’affaires annuel diminué de l’abattement forfaitaire (71 % pour les activités de BIC vente, 50 % pour BIC prestations et 34 % pour BNC).
Quand pourrez-vous en bénéficier ?
Les indemnités journalières maladie sont dues à compter du 4e jour d’arrêt de travail.
Votre caisse d'assurance maladie verse vos indemnités journalières tous les 14 jours en moyenne. Votre relevé de remboursement est consultable dans votre compte ameli.
Le délai de carence de 3 jours
Pendant les 3 premiers jours de votre arrêt de travail, aucune indemnité journalière ne vous est versée ; c'est ce que l'on appelle le délai de carence. Il s'applique au début de chaque arrêt de travail.
Exceptions au délai de carence
Le délai de carence ne s'applique pas dans les cas suivants :
- vous bénéficiez d'une prolongation de votre arrêt de travail, après une reprise d'activité de 48 heures maximum entre la fin de votre arrêt initial et le début de l’arrêt de prolongation ;
- votre arrêt est dû à une affection de longue durée (ALD). Dans ce cas, le délai de carence est retenu uniquement pour le premier arrêt de travail (valable sur une période de 3 ans) ;
- vous êtes en arrêt de travail à la suite d'une interruption spontanée de grossesse (fausse couche).
Qui vous versera vos indemnités journalières ?
C’est votre caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) qui vous versera vos indemnités journalières.
Les indemnités journalières sont soumises aux prélèvements sociaux :
- 0,5 % au titre de la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) ;
- 6,2 % au titre de la contribution sociale généralisée (CSG).
Les indemnités journalières sont également soumises à l'impôt sur le revenu, sauf celles qui sont versées pour des arrêts de travail dus à une affection de longue durée (ALD).
Depuis le 1er janvier 2019, le prélèvement à la source de votre impôt sur le revenu est effectué sur vos indemnités journalières versées par l’Assurance Maladie, en fonction d’un taux calculé et transmis automatiquement à l’Assurance Maladie par l’administration fiscale.
Depuis votre compte ameli, vous pouvez vérifier le montant imposable de vos prestations, le taux d’imposition appliqué et le montant retenu au titre de votre impôt sur le revenu.
À noter : conservez vos relevés d'indemnités journalières sans limitation de durée comme vos relevés de France Travail (ex-Pôle emploi).
Quelle que soit la durée de l’arrêt de travail que votre médecin vous a prescrit, vous avez 48 heures pour transmettre l’avis d’arrêt de travail à votre caisse primaire d’assurance maladie et à votre employeur. Au terme de l’arrêt de travail, des visites médicales peuvent être prévues pour préparer au mieux la reprise de votre activité.
Pour en savoir plus sur les démarches et formalités, consultez l’article « Arrêt pour maladie : les démarches du travailleur indépendant ».
Comment se créer un compte ameli en quelques clics ? (vidéo)
Comment récupérer en ligne son attestation de droits ? (vidéo)
Comment récupérer en ligne une attestation de paiement d’indemnités journalières ? (vidéo)
Vous êtes travailleur indépendant, vous rencontrez des difficultés financières, médicales, familiales ou sociales, et vous ne savez pas à qui vous adresser ? « Help » est là pour vous aider ! Ce nouveau dispositif associe l’Urssaf, les Allocations familiales, l’Assurance retraite et l’Assurance Maladie, qui se mobilisent pour favoriser un meilleur accès aux droits, aux soins et aux aides sociales.
En pratique, vous devez dans un premier temps répondre à un questionnaire unique en ligne. Une fois que vous l’avez rempli, l’organisme local ou régional concerné par votre demande (1) étudie votre situation. En fonction de son domaine de compétences (recouvrement, famille, retraite ou maladie), il détermine les actions à mettre en place pour vous aider au mieux. Vous êtes informé par mail à chaque étape de l’avancement de votre demande.
(1) La caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), la caisse d’allocations familiales (Caf), les unions de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales (Urssaf), la caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat) ou la caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France (Cramif).