Incapacité permanente suite à une maladie professionnelle : indemnités et rentes
Publié dans : Incapacité permanente
02 avril 2024
Après une maladie professionnelle, si vos séquelles le justifient, un taux d'incapacité permanente peut vous être attribué. Il ouvre droit à des indemnités ou à une rente.
Dès votre consolidation, vous serez convoqué par le service médical de votre caisse d'assurance maladie, pour y être examiné par un médecin-conseil.
Ce dernier rédigera un rapport détaillé proposant, si les séquelles le justifient, un taux d'incapacité permanente.
Ce taux d'incapacité permanente tient compte :
- de critères médicaux et professionnels, suivant la nature de votre maladie, votre état général, ou encore votre âge et vos qualifications professionnelles ;
- du barème indicatif d'invalidité des maladies professionnelles qui figure en annexe du Code de la Sécurité sociale. Pour en savoir plus, consultez le Barème indicatif d'invalidité (maladies professionnelles) sur le site Légifrance.
Votre caisse d'assurance maladie vous communiquera, par lettre recommandée avec accusé de réception, votre taux d'incapacité permanente ainsi que le montant qui vous sera versé, sous forme d'indemnité en capital ou de rente d'incapacité permanente.
Un double de ce courrier sera adressé à votre employeur et à la caisse régionale (Carsat ou Cramif en France métropolitaine, CGSS dans les départements d'outre-mer).
Vous avez deux mois à compter de la réception de cette lettre pour contester cette décision auprès du Tribunal du contentieux de l'incapacité (TCI).
Si votre taux d'incapacité permanente est inférieur à 10 %, vous avez droit à une indemnité en capital. Son montant, fixé par décret, est forfaitaire et variable selon votre taux d'incapacité.
Taux d'incapacité permanente | Montant de l'indemnité en capital |
---|---|
1 % | 471,54 € |
2 % | 766,46 € |
3 % | 1 120,02 € |
4 % | 1 767,81 € |
5 % | 2 239,50 € |
6 % | 2 769,91 € |
7 % | 3 358,99 € |
8 % | 4 007,52 € |
9 % | 4 714,69 € |
L'indemnité en capital vous sera versée en une seule fois, après expiration du délai de recours de deux mois.
Elle est exonérée de la contribution sociale généralisée (CSG) et de la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS), et n'est pas soumise à l'impôt sur le revenu.
Si votre taux d'incapacité permanente est supérieur ou égal à 10 %, vous percevrez une rente d'incapacité permanente.
Les rentes d'incapacité permanente sont versées chaque trimestre lorsque le taux d'incapacité permanente est compris entre 10 et 50 %, ou chaque mois lorsque le taux d'incapacité est supérieur ou égal à 50 %.
Elles sont exonérées de CSG et de CRDS et ne sont pas soumises à l'impôt sur le revenu.
Elles sont versées jusqu'au décès de la victime.
Des dispositions spécifiques sont prévues en fonction de votre taux d'incapacité permanente :
- votre taux d'incapacité permanente est égal ou supérieur à 66,66 % : vous, et vos ayants droit éventuels, bénéficiez d'une exonération du ticket modérateur, c'est-à-dire d'une prise en charge à 100 % pour tous les soins et traitements, sauf les médicaments remboursés à 30 % et les médicaments remboursés à 15 %.
- votre taux d'incapacité permanente est égal ou supérieur à 80 % : vous pouvez bénéficier d'une « Prestation complémentaire pour recours à tierce personne ». Le montant de cette prestation est calculé en fonction du nombre d'actes de la vie quotidienne pour lesquels vous avez besoin d'une assistance.
À noter : les attestations de rente sont disponibles sur le compte ameli pendant 6 mois, Il faut penser à les sauvegarder régulièrement.
Si la maladie professionnelle entraîne le décès de l'assuré, les proches (conjoint, concubin, partenaire pacsé, enfants, etc.) peuvent bénéficier d'une aide financière qui prend la forme d'une rente.
Les rentes d'ayant droit sont versées chaque trimestre et revalorisées au 1er janvier de chaque année.
Elles sont exonérées de la contribution sociale généralisée (CSG) et de la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) et ne sont pas soumises à l'impôt sur le revenu.
Le total des rentes versées aux ayants droit ne peut pas dépasser 85 % du salaire annuel de l'assuré décédé.
Si vous êtes en incapacité permanente à la suite d’une maladie professionnelle, vous pouvez prétendre à un départ anticipé à la retraite selon certaines conditions.
Vous présentez une incapacité permanente supérieure ou égale à 20 %
Vous pouvez demander un départ anticipé dès l’âge de 60 ans. Un médecin-conseil de l’Assurance Maladie étudiera le dossier pour avis.
Vous présentez une incapacité permanente de 10 à 19 %
Sous certaines conditions, vous pouvez demander une retraite anticipée 2 ans avant l’âge légal, soit 2 ans avant vos 62, 63 ou 64 ans, selon votre année de naissance.
Vous devez répondre aux conditions suivantes :
- avoir validé au moins 68 trimestres, tous régimes de retraite de base confondus ;
- avoir été exposé au moins 17 ans à un ou plusieurs facteurs de risques professionnels mentionnés à l'article L. 4161-1 du code du travail ;
- cette exposition doit être à l’origine de votre incapacité permanente.
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site de l’assurance retraite.
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En pratique, vous devez dans un premier temps répondre à un questionnaire unique en ligne. Une fois que vous l’avez rempli, l’organisme local ou régional concerné par votre demande (1) étudie votre situation. En fonction de son domaine de compétences (recouvrement, famille, retraite ou maladie), il détermine les actions à mettre en place pour vous aider au mieux. Vous êtes informé par mail à chaque étape de l’avancement de votre demande.
(1) La caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), la caisse d’allocations familiales (Caf), les unions de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales (Urssaf), la caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat) ou la caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France (Cramif).
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