Décès d'un proche : prestations et formalités

Publié dans : Pensions, allocations et rentes

Pour vous aider dans la période difficile du décès d'un proche, l'Assurance Maladie a simplifié vos démarches de remboursement des derniers frais de santé du défunt. Dans certains cas, un capital décès peut être versé. Cette indemnité versée aux héritiers du défunt cotisant au régime général de la sécurité sociale permet de faire face aux frais liés au décès d'un proche.

Démarches pour effectuer une demande de capital décès (description complète ci-après)

Vos démarches pour effectuer une demande de capital décès

Qui peut en bénéficier ?

Les bénéficiaires prioritaires sont les personnes à la charge effective, totale et permanente du défunt au jour de son décès, c’est-à-dire les proches dépendant financièrement du défunt, conjoint, enfants ou ascendants.

En l’absence de bénéficiaires prioritaires, le capital décès est versé par ordre de priorité au conjoint survivant, puis aux descendants et enfin aux ascendants.

Quelles conditions ?

Le capital décès est versé si le défunt était dans l'une des situations suivantes pendant les 3 mois précédant son décès :

  • soit salarié,
  • soit allocataire France Travail (ex-Pôle Emploi),
  • soit titulaire d’une pension d’invalidité,
  • soit titulaire d’une rente d’accident du travail ou de maladie professionnelle avec incapacité physique permanente d’au moins 66,66 %.

Si le défunt n’était plus dans une de ces situations depuis moins de 12 mois, le droit au capital décès existe aussi, renseignez-vous auprès de votre caisse primaire d’assurance maladie.

Pour les travailleurs indépendants

Pour les indépendants, le capital décès est versé si le défunt se trouvait dans une des situations suivantes :

  • travailleur indépendant artisan non retraité,
  • travailleur indépendant, commerçant et non retraité
  • travailleur indépendant à la retraite.

Le versement du capital-décès est soumis, selon la situation du travailleur indépendant défunt, à certaines conditions. Le détail de ces conditions est consultable dans l’article « Décès d’un proche : prestations et formalités » sur ameli.fr. Il est aussi possible de se renseigner auprès de la caisse d’assurance maladie du défunt.

Quelles démarches effectuer pour demander le capital décès ?

Pour demander le capital décès, remplissez le formulaire S 3180 « Demande de capital décès ». Précisez votre rang de bénéficiaire, prioritaire ou non prioritaire, et le ou les autres bénéficiaires éventuels.

Puis envoyez-le par courrier à la caisse primaire d’assurance maladie du défunt, accompagné des 3 derniers bulletins de salaire du défunt, du document officiel prouvant votre lien de parenté avec lui (acte de naissance, livret de famille, acte de mariage…) et de votre RIB.

Cas des bénéficiaires prioritaires

Attention, si vous êtes bénéficiaire prioritaire, vous disposez d’un délai d’1 mois maximum à compter de la date du décès pour faire valoir votre statut prioritaire. Et vous disposez d’un délai de 2 ans pour effectuer votre demande.

Quel est le montant du capital décès ?

Le montant du capital décès est forfaitaire. Il est revalorisé chaque année et n’est pas imposable.

Pour vous aider dans toutes vos démarches administratives en cas de décès d'un proche, vous pouvez consulter le site internet mesdroitssociaux.gouv.fr.

Conditions d'attribution du capital décès selon la situation du défunt

Le capital décès est versé si le défunt était dans l'une des situations suivantes avant son décès :

Si le défunt exerçait une activité salariée pendant les 3 mois précédant son décès, le capital décès peut être versé, sous conditions.

Si le défunt n’était plus salarié depuis moins de 12 mois, le droit au capital décès existe aussi. Renseignez-vous auprès de votre CPAM.

Si le défunt percevait une indemnisation par France Travail (ex-Pôle emploi) pendant les 3 mois précédant son décès, le capital décès peut être versé, sous conditions.

Si le défunt n’était plus dans cette situation depuis moins de 12 mois, le droit au capital décès existe aussi. Renseignez-vous auprès de votre CPAM.

Si le défunt était titulaire d'une pension d'invalidité pendant les trois mois précédant son décès, le capital décès peut être versé.

Si le défunt n’était plus dans cette situation depuis moins de 12 mois, le droit au capital décès existe aussi, sous conditions. Renseignez-vous auprès de votre CPAM.

Si le défunt était titulaire d'une rente d'accident du travail ou de maladie professionnelle (AT/MP) correspondant à une incapacité physique permanente d'au moins 66,66 %, le capital décès peut être versé.

Si le défunt n’était plus dans cette situation depuis moins de 12 mois, le droit au capital décès existe aussi, sous conditions. Renseignez-vous auprès de votre CPAM.

Le capital décès peut être versé si le défunt était un travailleur indépendant (artisan ou commerçant) et si au jour du décès, il remplissait les conditions suivantes : 

  • être affilié en dernier lieu au régime d’assurance vieillesse et au régime invalidité-décès des travailleurs indépendants et cotiser à ces régimes ;
  • avoir cotisé au régime d’assurance invalidité-décès des travailleurs indépendants au titre des 3 années civiles d’activité précédant la date du décès sur un revenu moyen au moins égal à un montant équivalent à 10 % de la moyenne des valeurs annuelles du plafond de la sécurité sociale en vigueur au cours des 3 années considérées ;
  • ne pas avoir exercé d’activité professionnelle entraînant son affiliation à un autre régime légal ou réglementaire de Sécurité sociale, pendant la période d’interruption de l’activité indépendante comprise entre le début de la maladie ou l’accident et le décès, par suite de cette maladie ou accident ;
  • ne pas bénéficier d’une pension de vieillesse.

Le capital décès peut aussi être versé si le défunt était au jour de son décès, bénéficiaire d’une pension d’invalidité du régime des travailleurs indépendants ou bénéficiaire d’indemnités journalières de l’assurance maladie des travailleurs indépendants.

Le capital décès peut être versé si le défunt était bénéficiaire d’une allocation ou pension de vieillesse des régimes d’assurance vieillesse des travailleurs indépendants et s'il remplissait les conditions suivantes :

  • avoir validé au moins 80 trimestres dans le régime d’assurance vieillesse des travailleurs indépendants ;
  • avoir eu une dernière activité professionnelle entraînant l’affiliation aux régimes d’assurance vieillesse et invalidité-décès des travailleurs indépendants. Une dérogation est possible sous certaines conditions, lorsque le décès intervient dans les 3 ans qui suivent l’entrée en jouissance de la pension de vieillesse. Vous pouvez vous rapprocher de la CPAM du défunt pour plus de précisions.

Qui peut être bénéficiaire du capital décès ?

Concernant la désignation des bénéficiaires du capital décès, en fonction de votre situation vis-à-vis du défunt, vous pouvez être bénéficiaire prioritaire ou non prioritaire du capital décès.

Pour être bénéficiaire prioritaire, vous devez avoir été à la charge effective, totale et permanente de l'assuré, au jour de son décès. Cela peut être votre cas, par exemple, si vous n'exerciez pas d'activité professionnelle et que l’assuré subvenait à vos besoins.

Si plusieurs personnes sont bénéficiaires prioritaires, le capital décès est versé suivant cet ordre :

  • au conjoint non séparé de droit ou de fait ou au partenaire lié par un Pacs ou ;
  • aux enfants s’il n’y a pas de conjoint ou partenaire de Pacs ou ;
  • aux ascendants (parents, grands-parents) s’il n’y a ni conjoint/partenaire de Pacs, ni enfant.

S'il existe plusieurs bénéficiaires prioritaires de même rang comme plusieurs enfants, le capital décès est partagé à parts égales entre eux.

Vous avez 1 mois pour faire valoir votre droit de priorité

Si vous faites votre demande de capital décès dans le mois suivant le décès, vous bénéficierez de votre droit de priorité. Passé ce délai, vous ne serez plus prioritaire mais, au même titre que les bénéficiaires non prioritaires, vous avez 2 ans à compter de la date du décès pour faire votre demande de capital décès.

Toutefois, au même titre que les bénéficiaires non prioritaires, vous avez 2 ans à compter de la date du décès pour formuler votre demande de capital décès.

Si aucun bénéficiaire prioritaire (à charge totale, permanente et effective de la personne décédée) n’a formulé de demande dans un délai d’un mois après le décès, vous pouvez prétendre au capital décès.

Le capital décès est alors versé selon l'ordre suivant :

  • au conjoint survivant non séparé de droit ou de fait ou au partenaire lié par un Pacs ou ;
  • aux enfants s’il n’y a pas de conjoint ou partenaire de Pacs ou ;
  • aux ascendants (parents, grands-parents) s’il n’y a ni conjoint/partenaire de Pacs, ni enfant.

S'il existe plusieurs bénéficiaires non prioritaires de même rang comme, par exemple, plusieurs enfants, le capital décès est partagé entre eux.

Vous disposez d’un délai de 2 ans pour demander le capital décès

Si vous êtes bénéficiaire non prioritaire, vous disposez d'un délai maximum de 2 ans, à compter de la date du décès, pour demander le capital décès.

Les démarches pour bénéficier du capital décès

Le capital décès n’est pas attribué de façon automatique, vous devez en faire la demande auprès de votre caisse primaire d’assurance maladie (CPAM).

Vous devez remplir un des 2 formulaires suivants :

Adressez le formulaire à la CPAM de l'assuré décédé, accompagné de votre relevé d’identité bancaire (RIB) et des pièces spécifiques qui sont demandées dans le formulaire en fonction de votre situation.

Il y a des pièces justificatives supplémentaires à fournir dans certaines situations :

Si le décès a eu lieu hors de France, pensez à fournir dès que possible un extrait d'acte de décès à la caisse primaire d'assurance maladie de l'assuré décédé.

Si l’assuré décédé était titulaire d'une rente AT/MP (accident du travail/maladie professionnelle) correspondant à une incapacité physique permanente d'au moins 66,66 %, vous devez joindre à votre demande soit la dernière notification de paiement de la rente, soit la notification initiale d'attribution de la rente.

Si le bénéficiaire du capital décès est mineur, sa demande doit être présentée par son représentant légal ou, à défaut, par le juge du tribunal d'instance. Le capital décès devra être versé sur un compte bancaire ouvert au seul nom du mineur.

Capital décès : les délais pour effectuer la demande

Deux cas de figure sont possibles :

  • si vous êtes bénéficiaire prioritaire, vous disposez d’un délai d’un mois pour effectuer votre demande de capital décès. Plus d’un mois après le décès, vous pouvez demander le paiement du capital décès au même titre qu’un bénéficiaire non prioritaire. Vous perdez alors votre droit de priorité et vous avez 2 ans à partir de la date du décès pour effectuer votre demande ;
  • si vous êtes bénéficiaire non prioritaire, vous disposez d'un délai maximum de 2 ans, à compter de la date du décès, pour demander le capital décès.

Le montant du capital décès

Le montant du capital décès dépend de la situation de l'assuré au moment du décès.

Le capital décès a un montant forfaitaire fixé par décret et revalorisé chaque année. Depuis le 1er avril 2024, ce montant est de 3 910 .

Pour les travailleurs indépendants, le montant du capital décès dépend de la situation du défunt. Lors du décès d'un artisan ou commerçant cotisant (non retraité) ou bénéficiaire d'une pension d'invalidité, le capital est égal à 9 273,60 € en 2024 (20 % du plafond annuel de la sécurité sociale).

Pour les travailleurs indépendants, le montant du capital décès dépend de la situation du défunt. Lors du décès d'un artisan ou commerçant retraité ou de son conjoint à charge à condition qu’il soit bénéficiaire d'un avantage versé par le régime artisan ou commerçant (majoration pour conjoint à charge…), les ayants droit peuvent percevoir un capital égal à 3 709,44 € en 2024 (8 % du plafond annuel de la sécurité sociale en vigueur au jour du décès).

Enfants des travailleurs indépendants

Un capital « orphelin » de 2 318,40 € par enfant en 2024 (5 % du plafond annuel de la sécurité sociale) est versé aux enfants des travailleurs indépendants décédés. Il concerne :

  • les enfants âgés de moins de 16 ans au jour du décès de l’assuré et à sa charge ;
  • les enfants à la charge du défunt de plus de 16 ans, et de moins de 20 ans, poursuivant leurs études ou leur apprentissage ;
  • les enfants, quel que soit leur âge, bénéficiaires des allocations instituées en faveur des handicapés.

Un capital non imposable

Le capital décès n'est soumis ni à la CSG, ni à la CRDS, ni aux cotisations de sécurité sociale, ni à l'impôt sur les successions.

Si la personne décédée était praticien ou auxiliaire médical conventionné

Le capital décès est calculé sur la base du revenu ayant servi au calcul de la cotisation maladie, sans pouvoir dépasser un maximum ni être inférieur à un minimum.

Le montant maximum du capital décès est égal au quart du montant du plafond annuel de la sécurité sociale, soit au 1er janvier 2024 : 11 592 €.

Le montant minimum du capital décès est égal à 1 % du montant du plafond annuel de la sécurité sociale, soit au 1er janvier 2024 : 463,68 €.

Si des remboursements de frais de santé n'ont pas été versés à l'assuré de son vivant et restent dus à la date de son décès, son (ses) héritier(s) ou le notaire chargé de la succession peuvent en obtenir le remboursement.

Les démarches à effectuer

Pour être remboursé des frais de santé restant dues, vous devez fournir à la caisse primaire d'assurance maladie de l'assuré décédé les justificatifs suivants :

  1. un certificat d'hérédité délivré par la mairie si le montant des prestations dues est inférieur ou égal à 5 300 €, ou ;
  2. un certificat de propriété établi par le notaire ou le juge d'instance si ce montant est supérieur à 5 300 € ;
  3. un extrait d'acte de décès si le décès a eu lieu hors de France.

À noter : lorsque le montant des frais de santé dus ne dépasse pas 2 400 €, la somme peut être versée à l'héritier qui en fait la demande et se porte garant pour ses cohéritiers.

Cas particulier : l’assuré percevait une rente d’incapacité permanente AT/MP

Si sa rente était mensuelle (taux d'incapacité permanente supérieur ou égal à 50 %), la totalité du mois en cours (mois du décès) est due, quelle que soit la date du décès.

Si sa rente était trimestrielle (taux d'incapacité permanente inférieur à 50 %) :

  • et que le décès est survenu au cours du 1er mois : la totalité du mois est due ;
  • et que le décès est survenu au cours du 2e mois : la totalité des deux mois est due ;
  • et que le décès est survenu au cours du 3e mois : la totalité des trois mois (un trimestre) est due.

Dans les deux cas, vous devez fournir les justificatifs suivants :

  • un certificat d'hérédité si le montant des prestations dues est inférieur ou égal à 5 300 €, ou ;
  • un certificat de propriété établi par le notaire ou le juge d'instance si ce montant est supérieur à 5 300 € ;
  • un extrait d'acte de décès si le décès a eu lieu hors de France ;
  • la dernière notification de paiement de sa rente AT/MP.

En plus de l'Assurance Maladie, qui gère le capital décès et la pension de veuf(ve) invalide, pensez à contacter les autres organismes qui peuvent vous venir en aide, notamment :

  • votre caisse d'allocations familiales qui peut vous accorder, sous certaines conditions et à votre demande, l'allocation de soutien familial (site externe) ;
  • votre caisse de retraite qui peut vous attribuer, sous certaines conditions et selon votre âge, une allocation de veuvage ou une pension de réversion.

Voir aussi :

Vous êtes travailleur indépendant, vous rencontrez des difficultés financières, médicales, familiales ou sociales, et vous ne savez pas à qui vous adresser ? « Help » est là pour vous aider ! Ce nouveau dispositif associe l’Urssaf, les Allocations familiales, l’Assurance retraite et l’Assurance Maladie, qui se mobilisent pour favoriser un meilleur accès aux droits, aux soins et aux aides sociales.

En pratique, vous devez dans un premier temps répondre à un questionnaire unique en ligne. Une fois que vous l’avez rempli, l’organisme local ou régional concerné par votre demande (1) étudie votre situation. En fonction de son domaine de compétences (recouvrement, famille, retraite ou maladie), il détermine les actions à mettre en place pour vous aider au mieux. Vous êtes informé par mail à chaque étape de l’avancement de votre demande.

(1) La caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), la caisse d’allocations familiales (Caf), les unions de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales (Urssaf), la caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat) ou la caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France (Cramif).

Cet article vous a-t-il été utile ?

Le champ avec astérisque (*) est obligatoire.

Pourquoi cet article ne vous a pas été utile ?